Comment se définit le Chalom ?
On se souhaite ‘’Chabat Chalom’’. Comment se définit le Chalom ? Comment obtient-on le Chalom à travers le Chabat ? Au traité Chabat 23B le Talmud enseigne que l’objectif des Lumières de Chabat est de trouver le Chalom ! Le Maharal explique : Chabat est en soi le jour du Chalom !
En ce jour, explique le Maharal, D’IEU a créé le repos, le calme, la quiétude tout ceci est l’expression du Chalom, et ceci est le maintien de l’existence du monde, c’est ce qui se trame à travers les Lumières allumées pour Chabat. Rav Ehoud Rakovsky (Daat Chabat page 128) développe : l’opposé du Chalom se trouve dans le mélange du bien et du mal, qui donne naissance au concept du libre arbitre !
En citant encore le Maharal : seule la lumière est appelée Chalom, parce que la lumière permet de distinguer les choses, le Chalom consiste bien à séparer les éléments (!!!), alors que l’obscurité ne reconnaissant pas la singularité de chaque élément elle les mélange, le Chalom c’est lorsque chaque chose se trouve dans son domaine qui lui est propre et n’empiète pas sur l’autre ! Le travail des six jours de la semaine, s’inscrit dans ‘’l’arbre de la connaissance’’ qui consiste à séparer le bien du mal, alors que Chabat est sous le signe de ‘’l’arbre de la vie’’ là où se trouve la lumière – la Tora.
La femme doit allumer les lumières de Chabat, à l’instar du chandelier qui se trouvait au sanctuaire nous dit le Zohar. La femme qui a fait fauter l’homme, elle l’a plongé dans l’obscurité et a donc éteint la lumière du monde. Cette lumière exprime le rayonnement de la sagesse de l’âme. Effectivement le Talmud au traité Chabat 32A enseigne encore : l’âme qui anime l’homme est appelée lumière. La lumière éclaire l’homme de l’obscurité du corps, elle permet à l’homme de replacer le corps à sa place et l’âme à sa place, afin qu’aucun n’empiète sur le domaine de l’autre – c’est cela le Chalom.
Ainsi le corps et l’âme sauront vivre en harmonie parfaite. Le Chla assure que si la femme allume correctement les lumières de Chabat elle assure une longue vie à son mari ! L’homme est composé de 248 membres et la femme de 252 membres, ce qui représente deux fois 250 et exprime la parfaite harmonie du couple homme/femme, conclut le Chla. La profondeur de cette réflexion et son importance vitale nous conduit à la réfléchir chaque semaine. On ne définit pas le ‘’chalom’’ une fois pour toute. L’humanité, au sens planétaire et individuel, peine de vivre dans la paix. Les guerres, les conflits de tout type ne font que nous éloigner de la paix, bien évidemment.
Et nous, le peuple d’Israël, on préconise la paix à travers une lumière allumée chaque semaine avant l’entrée du Chabat. Les nérote de Chabat sont les lumières de la paix ! Parce que la lumière est une condition sine qua non à la paix. Effectivement comme nous l’avons dit le Maharal considère que s’il n’y a pas de lumière il ne peut pas y avoir de paix. Sans lumière on vit dans le mélange des genres, et lorsqu’on mélange tout, qu’on met tout le monde dans le même sac on vit dans la pagaille. Là on ne reconnaît pas la singularité de chacun et donc chacun se permet de marcher sur les pieds de l’autre.
La lumière nous permet de dessiner la particularité de chaque être, de chaque élément, dès lors d’aucun ne lui marcher sur le pied, parce que lui sait ce qu’il est et parce que l’autre aussi a connaissance de la définition de l’autre, cette définition qui n’est pas sienne… L’exercice de ces lumières incombent davantage sur la femme, puisqu’elle est à l’origine de l’extinction de la lumière. Ne voyez pas une infériorité de la femme, ne tombez pas dans le discours insensé de notre société qui veut que dès qu’on pointe du doigt l’erreur d’une personne ou ses défauts est synonyme d’infériorité.
La paix c’est de savoir entendre qu’on a des problèmes et qu’on est à même de les corriger pou évoluer et trouver lumière en soi et rayonner de cette dite lumière. Celui qui se ment se croyant dans l’être parfait et déni ses lacunes est dans la totale obscurité et n’amène que guerre dans la vie et le monde. C’est cette idée que l’on doit vivre chaque semaine le jour de Chabat. Ne cherchez pas la paix sans réaliser le Chabat, soit vous ne trouverez pas la paix soit vous foncez dans une paix imaginaire, éphémère, qui va s’évaporer avec le temps.
Chabat – Jour de D’IEU D’après Rav Leib Mintsberg Ben Meleh’ Chabat
Dans la prière de Chabat nous disons ‘’Tu as sanctifié le septième jour pour Ton Nom, le but de l’œuvre céleste et terrestre, et Tu l’as béni plus que les autres jours, et Tu l’as sanctifié au-dessus de tous les Temps’’. Chabat surpasse tous les temps de fêtes, Chabat est plus sacré que toutes les périodes de l’année. Pourquoi Chabat distance tout ? Toutes les fêtes se dessinent à travers des évènements que D’IEU a permis et permet au peuple d’Israël de connaître des situations extraordinaires – ce sont des fêtes dont le référentiel est Israël. Chabat est différent, Israël n’a rien vécu de particulier durant le jour de Chabat, le référentiel du Chabat c’est D’IEU ! Rabi Avraham Even Ezra fait remarquer :
Lorsque la Tora parle des fêtes elle formule ‘’moadéh’em’’ vos fêtes, alors qu’on ne retrouve pas cette formule de ‘’vos Chabat’’. A chaque fois que la Tora parle de Chabat elle formule ‘’Chabat de D’IEU’’ (Chémot 16-23 et 25, Chémot 31, Vayikra 23-38). Chabat est le jour de D’IEU, ce jour est cher aux yeux de D’IEU parce qu’à travers le Chabat D’IEU a exprimé son œuvre qui a abouti, ceci dénote la suprématie et la grandeur divine donc à la taille de son œuvre. Nous, en tant que serviteurs de D’IEU, on se doit de respecter le jour de D’IEU. On pourrait diverger sur cette idée au vu des versets qui affirment que Chabat est pour ‘’vous’’ (voir Chémot 16-29). Mais en vérité ceci n’est pas une opposition, en soi Chabat est le jour de D’IEU toutefois D’IEU nous a offert ce jour pour qu’à notre tour nous bénéficions du même avantage du Chabat que D’IEU !
C’est ainsi que nos Sages enseignent au traité Bétsa 16A : D’IEU a fait cadeau du Chabat aux enfants d’Israël ! (Cela veut dire que D’IEU nous a offert son bien le plus cher !). C’est la raison pour laquelle Chabat est au-dessus de toutes les fêtes. C’est également la raison pour laquelle la personne qui transgresse Chabat connaît une sanction supérieure à celle qui transgresse les autres fêtes. Transgresser Chabat c’est abîmer le Jour de D’IEU, c’est déshonorer le Roi. Chabat est même supérieur à la sainteté du Bet Hamikdach, puisque là aussi la sanction de la profanation du lieu sacré est inférieure à celle du Chabat !
