Cette semaine c’était la Hiloula de RAV CHAH’ ZTSAL
vendredi 16 h’echvan 22 octobre, voici un enseignement tiré du Livre ‘’Mah’chevet Mousar Al Hatora’’ page 76, pour lui rendre hommage.

La Bénédiction du Chabat

Dans Béréchit 2-3 la Tora dit « et D’IEU bénit le septième jour». Chabat est béni. Le Zohar s’interroge : que veut dire que le Chabat est béni alors que la manne tombait durant six jours et pas le Chabat comme il est dit dans Chémot 16-26, si pendant Chabat on ne trouve pas de manne que veut dire que Chabat est béni ? La bénédiction du Chabat est que tous les autres jours dépendent du Chabat ! Tout ce qui se passe dans le monde, supérieur et inférieur, dépend du jour de Chabat. C’est-à-dire que le jour du Chabat il ne se passe rien en soi, mais ce qu’il se passe ailleurs et tout le temps dépend du jour de Chabat.

Rav Chah’ ztsal expliquait : toute la bénédiction de toute la semaine provient de la force du Chabat. La subsistance matérielle de toute la semaine dérive de la garde du Chabat. Par conséquent, dit-il, le monde n’existe pas à travers ce que nous faisons les six jours de la semaine, mais à travers ce que nous ne faisons pas durant le jour de Chabat ! C’est

l’absence de tout travail durant le Chabat qui maintient le monde, dans ses mots ‘’c’est la ménouh’a du Chabat qui est mékayemet le olam’’ ! A partir de cela Rav Chah’ ztsal développe une idée fondamentale, il dit : la Tora ne nous a pas été donnée pour soutenir le monde, mais le monde existe pour mettre la Tora en avant. Selon la première formule on comprendrait que l’essentiel est le monde et que la Tora est le garde-fou du monde. Il ne faut certainement pas rester avec cette idée erronée, l’essentiel n’est pas le monde mais la Tora, le monde est le moyen de faire exister l’objectif qui est la Tora. Ce principe fondamental est illustré à travers le Chabat, la semaine dépend du Chabat cela veut dire que l’objectif est Chabat, la semaine n’est que la conséquence du Chabat, n’est que le moyen de faire exister Chabat. On ne se repose pas Chabat pour mieux attaquer la semaine, mais on travaille la semaine pour mieux faire Chabat…

C’est bien là une question essentielle : c’est quoi l’essentiel ? Et il y a ici une idée magique : l’essentiel n’est pas ce que tu fais toute la semaine, le monde n’existe pas à travers ce que tu fais, ta vie ne se résume pas à ce que tu fais, l’essentiel est ce que tu ne fais pas durant le jour de Chabat. Cette absence d’existence le jour de Chabat est le propre même de ton existence ! C’est la non-action qui donne un sens à l’action…

Chabat et l’Idolâtrie Tiré d’un discours de Rav Oren Nezrit

La Tora ouvre par l’œuvre de la création et décrit son déroulement. La création première est marquée par le jour de Chabat. Deux mille quatre cent quarante huit ans plus tard, lorsque les enfants d’Israël se trouvent au mont Sinaï, ils reçoivent les Dix Paroles qui contiennent l’ordre du Chabat. Chabat est la quatrième Parole. Le Sefer Hah’inouh mitsva 32 explique : le commandement du Chabat a pour enjeu de fixer en nous la foi du ‘’h’idouch haolam’’ – littéralement le renouveau du monde, que le monde fut créé par D’IEU, ceci est la corde qui entraîne tous les fondements de la foi. Lorsqu’on interrogera tous ceux qui ne travaillent pas le jour de Chabat la raison de ce phénomène, ils répondront que c’est ne six jours que D’IEU créa le monde et que le septième jour il stoppa toute œuvre, tous se renforceront en cette foi authentique.

Au traité Chabat 118B Rabi H’iya bar Aba au nom de Rabi Yoh’anan enseigne : toute personne qui garde le Chabat selon la stricte halah’a, même s’il commettrait l’idolâtrie telle la génération de Enoch, on lui pardonne toutes ses fautes comme dit le verset. Nous devons comprendre pourquoi la pratique du Chabat expie toutes

les fautes ? Le Lévouch explique : celui qui fait Chabat témoigne de sa foi en D’IEU, sa foi dans la Tora, et s’il commet l’idolâtrie dis toi que c’est son penchant qui l’a entraîné mais qu’on fond de lui il n’adhère pas à ces cultes étrangers. Il faut comprendre encore, non pas que le Chabat expie l’idolâtrie, mais le fait qu’il pratique le Chabat il sera certainement entraîné à faire Téchouva facilement. Il est tellement animé du Chabat qu’il regrettera naturellement toutes ses fautes. Selon le Péricha (O’’H 242-4) Chabat n’expie seulement celui qui commet l’idolâtrie par erreur. Mais le Eliyahou Raba prouve que même celui qui commet l’idolâtrie volontairement, lorsqu’il fera Chabat il sera expié. Voici sa preuve : à la suite de la faute du veau d’or D’IEU décida d’exterminer le peuple, mais lorsque les enfants d’Israël prirent sur eux de respecter Chabat alors D’IEU apaisa sa colère, nous voyons que le Chabat expie l’idolâtrie même commise volontairement. Notre Grand Maître Rabénou Ovadya Yossef ztsal rétorque sur la preuve du Eliyahou Raba : les Maîtres, Rav Saadya Gaon, Even Ezra, Rachbam, Ramban, Or Hah’aïm, Kouzari, Beh’or Chor défendent l’idée que les Enfants d’Israël n’ont pas commis l’idolâtrie à proprement dit, ils ont fait l’erreur de penser qu’il leur fallait un intermédiaire

entre eux et D’IEU, ils venaient de voir la sortie d’Egypte et le don de la Tora ils n’ont certainement pas renié la foi en D’IEU, leur faute est semblable à la génération de Enoch.

Je rajouterais qu’il y a ici quelque chose d’intéressant. Tout d’abord les Sages enseignent que celui qui transgresse Chabat est tel un idolâtre (H’olin 5A). D’un autre côté Chabat pardonne la faute de l’idolâtrie. Le monde d’aujourd’hui n’est pas accès sur l’idolâtrie. Peut-être qu’il y a encore ce type de respect pour les hommes de foi et de culte. La Tora a en aversion tous ceux qui servent des cultes étranges. L’homme, tout homme soit-il, juif et non juif, ne doit se consacrer uniquement au Service d’Hakadoch Barouh’ Hou. Effectivement l’idolâtrie est interdite même aux non-juifs, et s’inscrit dans les sept lois dites ‘’noah’ides’’. Les peuples n’ont pas le commandement de faire Chabat mais ont le commandement de ne pas commettre l’idolâtrie, Israël a également l’interdit de l’idolâtrie mais celui-ci ne se limite pas à ne pas être idolâtre, le juif doit également faire Chabat pour ne pas être un idolâtre. Chez Israël il y a quelque chose d’actif. En même temps cela veut dire que le juif ne doit pas se suffire de ne pas commettre l’idolâtrie, en passif, il doit faire Chabat pour ne pas être un idolâtre, c’est l’idolâtrie passive…

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