Le jour de Ticha Béav nous rappelons le massacre des dix Sages par les romains. A propos de Rabi Yéhouda ben Baba le Midrach Elé Ezkara raconte : le jour où les romains avaient décidé de le tuer était vendredi après-midi. Lorsqu’ils sont venus le chercher il leur dit ‘’laissez-moi quelques instants afin que je puisse réaliser encore une mitsva celle du Chabat qui est semblable au olam haba !’’
Les romains acceptèrent, il récita donc le kidouch du vendredi soir, arrivé à ‘’acher bara élokim laasot’’ ils ne l’ont pas laissé finir et l’exécutèrent !
Une voix céleste s’éleva : Rabi Yéhouda ben Baba tu es tel un ange.
Réciter le kidouch du vendredi soir est la plus belle façon de sanctifier le nom de D’IEU dans le monde !
Ce Kidouch nous donne accès au olam haba !
Chabat – Exercice de Vérité
Au traité Méguila 9A le Talmud enseigne : le roi Talmaï réunit soixante-douze Anciens d’Israël, il les sépara dans soixante-douze pièces différentes, et leur demanda de traduire la Tora en grec. D’IEU fit un miracle et plaça dans leur coeur la même traduction. Ils ne purent traduire la Tora de façon authentique, ils connaissaient ses plans vu sa haine pour Israël. Le Talmud compte quinze versets de la Tora pour lesquels les Sages durent maquiller leur traduction. L’un de ces versets concerne le Chabat. Dans Béréchit chapitre 2 verset 2 il est dit « et D’IEU acheva le septième jour son oeuvre qu’il avait faite », et eux traduisent « et D’IEU acheva le sixième jour son oeuvre qu’il avait faite ». Pourquoi ont-ils changé ? Parce que la lecture première laisse entendre que D’IEU a travaillé le septième jour. Selon les Sages D’IEU créa la ‘’ménouh’a’’ le septième jour, mais le roi Talmaï ne reconnaissait pas cette interprétation, explique Rachi. Peut-être qu’il ne concevait pas que la ménouh’a (le repos) s’appelle un travail, pour lui le repos est l’arrêt de travail, alors que pour les Sages la ménouh’a est également une oeuvre divine ; effectivement D’IEU a tout créé et même le non-travail !
Le Meam Loez écrit : nous qui croyons dans la véracité de la Tora nous nous efforcerons d’expliquer le verset selon les paroles de nos Sages. C’est-à-dire qu’il y a ici un débat de savoir si la Tora est-elle vraie ? Question quelque peu absurde dont malheureusement les détracteurs de l’histoire ne cessent de soulever. La Tora est vraie est un fait ! Pour répondre aux détracteurs il a fallu changer les mots de la Tora ! A-t-on le droit d’agir ainsi ? C’est là une grande question, toujours est-il c’est qu’ici les Sages ont bénéficié d’un miracle, on peut en déduire dans un premier temps : avec un menteur qui change l’histoire on peut changer les mots !
Comment expliquer notre verset ? Le Tour O’’H 261 explique : nous avons l’obligation d’accueillir Chabat lorsqu’il fait encore jour, c’est-à-dire au moins vingt minutes avant le coucher du soleil (Michna Béroura). Accueillir Chabat avant la nuit découle de
la logique, effectivement lorsque nous savons que nous devons recevoir une personnalité c’est bien évidemment avant qu’il arrive qu’on se tienne prêt de l’accueillir, on n’attend pas la dernière minute. Dans l’absolu on aurait du recevoir Chabat deux heures plus tôt, cependant D’IEU nous a donné la Tora pour qu’on accède au Gan Eden Il ne nous ordonne donc seulement des commandements agréables. En tout cas l’idée veut qu’on ne tarde pas à faire rentrer le Chabat, il est inutile d’expliquer le salaire que l’homme recevra pour cela dans le olam haba. Ainsi l’homme montre combien le Chabat est important pour lui, au point de s’arrêter de fumer et ce pour l’honneur du Chabat. Le Zohar enseigne : tout celui qui rajoute sur le Chabat on lui augmentera la ménouh’a, et celui qui diminue le temps de Chabat on lui diminuera. Il faudra fermer tôt a boutique le vendredi afin de se repentir sur ses fautes de la semaine. De cette manière il entrera dans le Chabat en toute pureté, dégagé de ses fautes. Le sens de ce rajout sur le Chabat est dû au fait que l’homme ne connait pas la précision du temps, et s’il attend la dernière minute pour faire rentrer Chabat il encourt le risque de l’enfreindre, alors par précaution il faut devancer l’entrée du Chabat. Ce danger du temps est humain, pour D’IEU il est facile d’attendre le dernier instant du vendredi pour faire rentrer le Chabat. C’est le sens du verset : lorsque pour nous c’est déjà Chabat D’IEU acheva son travail.
Si dans un premier temps l’idée est que D’IEU a fait rentrer Chabat à son heure qui est encore semaine, alors que pour nous c’est déjà Chabat, il y a quelque chose de surprenant dans ce commentaire ; Talmaï s’évertue de prouver les erreurs de la Tora, pour cela il va choisir le verset du Chabat. Ce verset laisse entendre que D’IEU travailla le jour même de Chabat. Mais là est l’erreur, la Tora a choisi d’appeler ce moment Chabat se basant sur la vie et la vision de l’homme. D’IEU lit la Tora avec des mots humains, afin que l’homme comprenne la Tora. Les détracteurs de l’histoire lisent la Tora avec et par des mots divins et là ils glissent dans les pires erreurs. La Tora c’est le divin dans le parler humain, et non le contraire. C’est ça la beauté du divin et de toute la Tora – D’IEU s’adapte à l’homme, c’est sa bonté, mais l’homme détraque la bonté divine et prend cette bonté divine pour ses fins personnelles. Là où la Tora est vraie l’homme y voit mensonge.
La force de cette idée passe par le Chabat. Le Chabat est le point de vérité de notre existence. Comment tu lis le divin ? Comment tu apprécies le divin ? Etc. Cette vérité Chabatique rappelle à l’homme que le temps est une notion qui le dépasse, qui lui incombe de ne pas attendre la dernière minute parce que le temps lui échappe, celui qui croit être plus fort que le temps sera rattrapé par ce phénomène temps. C’est d’ailleurs ainsi que le Talmud ouvre toute la loi orale au traité Bérah’ot 2A (premier traité du Talmud, donc première page du talmud : n’attends pas la dernière minute pour faire le chémâ du soir sinon la nuit passera et tu n’auras pas réciter le chémâ ! L’homme se croit plus malin que le temps mais celui-ci avance et laisse l’homme derrière lui ! Tarder à faire rentrer chabat c’est lire la >tora et le monde tel un dieu, et là est le plus gros mensonge de l’histoire de l’homme ; tu es un homme et non un dieu.