Chabat, éviter les obus mortels !

Lorsque la première guerre mondiale éclata, une brèche dans le respect du Chabat se fit grandement ressentir. De nombreux juifs, de par les circonstances, empiétèrent sur le Chabat. Alors le Grand Maître, le H’afets H’aïm, décida de rappeler à l’ordre l’importance du Chabat, qu’aucun évènement et prétexte ne suffisent pour dénigrer le Chabat, voici son discours :

« Chers frères ! Regardons ce qu’il se passe autour de nous, c’est la guerre. La convention internationale fixe que lorsqu’il y a des combats, au bout d’un certain temps on fait une trêve afin de laisser chaque partie s’occuper des morts au combat, et porter secours aux blessés. Les médecins viennent et définissent l’état des blessés afin de les soigner. Les médecins apportent guérison aux blessés légers, et ceux là au bout de quelques jours retrouvent leur force pour retourner aux combats. Les blessés plus graves sont envoyés dans les hôpitaux pour les soigner au mieux. Cependant ceux qui sont atteints à la tête on leur reconnaît peu d’espoir. Sachez mes frères, il en est identique pour notre guerre d’avec le yetser hara ; il existe une catégorisation des fautes, chaque faute connaît son remède en fonction de sa gravité, cependant il y a des fautes qui détruisent l’être et les chances de ‘’remédiation’’ sont pauvres, parce que ce sont des fautes qui touchent l’essence de la vie, c’est tel un soldat qui a reçu un obus sur le crâne. Chabat est le crâne et l’âme du juif, celui qui touche au Chabat abîme sa vie, et ses chances de survie sont minimes. Alors empressons nous de faire Chabat, avant qu’il ne soit trop tard ».

Chabat nous protège de tout ennemi !

Chabat est la conscience de l’homme

Dans le Livre de Vayikra chapitre 6 verset 4 la Tora nous dit que le Cohen devait changer de vêtements après avoir opéré les sacrifices, lorsqu’il sortira leurs cendres à l’extérieur du Sanctuaire. Rachi rapporte l’enseignement de Rabi Yichmaël (traité Chabat 114A) : la Tora nous livre un enseignement de dereh’ erets (savoir vivre), les vêtements qu’il a utilisés pour cuisiner à son maître ne peuvent pas être les mêmes vêtements que le serviteur portera pour lui servir à boire ! Le Maharcha propose de rapporter cet enseignement à propos des habits du Chabat, il n’est pas convenable que les habits portés avant Chabat, même ceux portés pour préparer Chabat, soient les mêmes que ceux qu’on portera le jour de Chabat.

C’est du dereh’ erets – du bon sens !

Dans tes habits on doit voir que c’est Chabat !

Celui qui n’a pas de beaux vêtements réservés au Chabat cela témoigne qu’il vit Chabat tels les autres jours de la semaine.

Or nous comprenons bien que chaque activité que nous réalisons ne peut se faire par des habits semblables, chaque activité exige un vêtement adéquat !

C’est du bon sens de comprendre cela, celui qui ne saisi pas cela non seulement cela veut dire qu’il n’a pas compris ce qu’est le Chabat, mais, reprenant l’expression de Rabi Yichmaël, cela veut dire qu’il est inanimé de bon sens.

Il y a ici une idée fondamentale. Nous savons que Chabat renferme l’idée de la foi en UN D’IEU unique créateur et acteur dans notre monde. Celui qui ne fait pas Chabat c’est qu’il ne croit pas en D’IEU… ! Chabat contient également toute l’histoire de la sortie d’Egypte et tout ce que cela représente, celui qui ne fait pas Chabat est complètement détaché de l’histoire du peuple juif… !

Mais ici il est dit encore que Chabat c’est le développement de la conscience des choses, le dereh’ erets c’est surpasser son côté animal, pulsionnel et primaire. On ouvre Chabat avec de beaux vêtements pour témoigner de notre prise de conscience de ce nous nous apprêtons de vivre.

Chabat, le sourire de la vie !

Les sages enseignent au Midrach (Béréchit Raba 11-2) « le rayonnement du visage de l’homme le jour de Chabat est différent de son visage durant les jours de la semaine ». Notre Grand Maître témoigne que son Rav – Rabi Yérouh’am ztsal, avait carrément un autre visage le jour de Chabat au point de se demander si ce n’était pas une autre personne !

Cependant, avec un peu d’honnêteté, on peut s’interroger : qui a ressenti cette métamorphose en lui-même ?! Ou posons différemment la question : les Sages nous invitent à vivre le Chabat comme une métamorphose existentielle mais même physiologique ! Comment en arriver à ce niveau ?! Plus naïvement encore on peut se demander quel est l’intérêt de cette métamorphose ?!

Rav Sheinfeld (Ech Hachabat volume 1 page 56) soulève une question pour répondre à nos interrogations. La première question que l’homme doit se demander est de savoir s’il a envie de ressentir quelque chose ! C’est-à-dire, nous faisons Chabat, c’est immense, mais avons-nous envie de faire Chabat au niveau du Chabat, de vivre Chabat à sa juste dimension. Ou bien Chabat est ‘’encore’’ un commandement parmi tant d’autres. Peut-être aussi nous faisons Chabat par habitude et routine. Avons-nous le désir de savourer le Chabat ?! cela veut dire que Chabat n’opère rien de façon automatique, l’homme doit être actif et surtout désireux de voir l’effet de saveur du Chabat. Si tu fais Chabat avec une certaine résistance en toi tu deviens toi-même l’écran de ton toi-même !

Rav Sheinfeld poursuit, l’homme doit s’ouvrir, ouvrir ses sensations et ses émotions, les pensées de son coeur et de sa tête afin de devenir le réceptacle du Chabat (et de tant de choses…). C’est extraordinaire, il ne suffit pas de faire Chabat, il faut faire de nous le Chabat, l’homme devient Chabat. Il faut se laisser pénétrer par le Chabat. Bien souvent nous faisons Chabat à reculons, on fait mais on se retient de se laisser transporter par le Chabat.

Ressentir et s’ouvrir, sont les deux verbes employés par le Rav Sheinfeld. C’est tout un programme qui touche le Chabat mais qui contient l’être tout entier. A quoi l’être est-il sensible de nos jours ? Quels sont ses centres d’intérêt ? Qu’est-ce qui te fascine dans la vie ? Qu’est-ce qui change ton visage ? Qu’est-ce qui éclaire ton visage ? A quoi tu t’ouvres ? Où sont tes émotions ? et tes sentiments ?

Qui n’a pas été bouleversé par les quarante-cinq victimes de Méron ?! Et voila qu’une semaine après la vie reprend son courant sans ne laisser de métamorphose à 360 degrés. Je ne critique personne, h’as véchalom (même pas moi-même), j’invite à une réflexion qui ne me laisse pas indifférent à ce qui se passe autour de moi (et je ne suis pas le seul bien évidemment). Qu’avons-nous décider de faire pour ces 45 victimes ? Qu’allons nous faire pour que cela ne se reproduise plus jamais ? Pleurer. Allumer des bougies. Critiquer la police ou les parties politiques. Tout cela est vain. D’IEU nous a offert le Chabat pour que nos visages rayonnent ! C’est tout simplement extraordinaire. Ta vie est morose, toit s’écroule autour de toi, tu es ‘’rama’’, tu ne vois pas la vie te sourire, le covid a bousillé tes projets, et les 45 victimes t’ont choqué, tes soucis petits ou grands ne te laissent pas le temps de sourire, détendre ta mâchoire et les traits de visage pour rayonner, alors se présentent à toi deux voies ou tu continues comme ça et tu deviens un adepte de la victimisation de la vie, de ta vie, tu t’enfonceras dans l’austérité de ton visage, et rien ne s’arrangera. Ou bien tu choisis de faire Chabat, c’est-à-dire tu deviens actif du Chabat, tu t’ouvres au Chabat et recherche la façon de le ressentir, tu verras alors comme par magie que tu deviens rayonnant pour les autres mais surtout pour toi-même.

Chabat c’est le sourire de la vie !

En cette veille de Chavouot renforçons nous immensément au Chabat

La Tora a été donnée le jour de Chabat ! (Chabat 86B)

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