Chabat, le Chalom du monde !!!
Le Zohar nous enseigne (Korah’ 176b) « le monde ne repose que sur le Chalom ! Lorsque D’IEU créa le monde, il ne put se maintenir jusqu’à ce que le Chalom se posa sur lui ! Quel est ce Chalom ? C’est Chabat ! Le Chabat est le Chalom des créatures supérieures et inférieures. Avec le Chabat tout tient. Celui qui s’oppose au Chabat qui est Chalom disparaîtra du monde ! ».
Je n’ai pas d’accès à la profondeur des enseignements du Zohar, mais ici dans sa lecture première l’enseignement est très clair.
1. Le monde repose sur le Chalom,
2. Le Chalom du monde c’est le Chabat,
3. Chabat, Chalom du monde intègre toutes les créatures, supérieures et inférieures.
4. Celui qui s’oppose au Chalom ne peut plus résider dans ce monde, le Chabat est notre assurance habitation sur cette terre.
Nous avons l’habitude de définir le Chalom comme étant notre rapport aux autres, ceci est juste mais insuffisant. Le Chalom est la vertu qui intègre toutes les créatures divines, spirituelles et physiques. A cela il n’y a qu’un seul mot à retenir : Chabat ! La pratique du Chabat n’exclu rien et personne. C’est le seul exercice qui ne rejette rien et personne. Lorsqu’on fait Chabat on se rend compte d’une vision générale des éléments de la création aussi bien matérielles que métaphysiques. Faire Chabat c’est déjà prendre conscience que la vie ne se résume pas à ce que nous voyons, à ce qu’il y a autour de nous. Chabat élargit notre champ de vision et nous fait découvrir de nouvelles perspectives. Chabat c’est sortir de notre ego et s’ouvrir au monde ! Cela est bel et bien la définition du Chalom !
Une pierre précieuse nommée Chabat D’après Rav Avigdor Miller zal – Or Olam 1
Dans le Livre de Chémot (16-28) D’IEU dit à Moché « voyez que Je vous donne le Chabat ». Qu’est-ce qu’il y a à voir ? Voir ici est à lire au sens de la vision intellectuelle, nous devons comprendre le Chabat. C’est ainsi que les Sages s’expriment (traité Chabat 10b) « D’IEU dit à Moché, j’ai un bon présent dans mon trésor à offrir aux Enfants d’Israël, vas leur faire savoir ». il y a un travail de prise de conscience et de compréhension du Chabat (cela veut dire qu’il ne suffit pas de pratiquer le Chabat au niveau corporel, il y a également et peut être même surtout le Chabat de l’esprit…). Tout ce que D’IEU donne à l’homme est fondamentalement bon, mais ce cadeau appelé Chabat où D’IEU lui-même dit que c’est bon alors ce bon est surpuissant (en réalité lorsqu’on lit Béréchit nous voyons que pour toute la création D’IEU a dit ‘’tov’’ mais pour ce qui est des commandements Chabat est la seule mitsva où il est dit en particulier que c’est un bon cadeau…). Ce cadeau se trouve dans les trésors divins – cela veut dire que le Chabat existait depuis toujours, avant même qu’Israël ne naisse. Le Ramh’al dit que toutes les nations auraient pu avoir le Chabat mais elles ont compris que Chabat correspondait davantage aux Enfants d’Israêl ! Le Kouzari écrit que les nations tels la Grèce et Rome avaient instauré des semaines de sept jours, d’où leur est venu l’idée du sept ? De la Tora qui parle du Chabat. On peut alors s’interroger, pourquoi tous les hommes intellectuels de l’histoire, et parmi eux des grands tels Iyov et Bilâm n’ont-ils pas alors pratiquer le Chabat ? Parce que le Chabat appartient au peuple d’Israël, les nations n’ont pas reçu de la part de d’IEU l’élan de faire Chabat. D’IEU a gardé ce diamant dans ses trésors, tel un fiancé qui garde précieusement le bijou acheté pour l’offrir à sa fiancée lorsqu’il la trouvera ! Derrière ce cadeau se trouve D’IEU. Chabat n’est pas un programme de société, de santé ou humain, c’est un programme qui nous vient d’un donneur – D’IEU. Les sages nous enseignent au traité Chabat 10b « lorsqu’on fait un cadeau à autrui il faut l’en informer et ce, explique Rachi, afin qu’il sache qui lui a donné le cadeau et ainsi il augmentera l’amour envers lui. Le but du Chabat est de développer et d’augmenter notre amour envers D’IEU. C’est lorsqu’on aimera le Chabat et qu’on le savourera tel un délice alors on en arrivera à aimer encore plus D’IEU (Chabat c’est l’exercice de l’amour… le simple fait de savoir que Chabat est une pierre précieuse que D’IEU n’a offert qu’à nous est à même de nous amener à l’amour de D’IEU…).
Chabat, sens de l’existence d’après Rav C. M. Eistreicher (feuillet Daat Outévouna n° 32)
A la différence des autres fêtes Chabat n’est pas lié à un évènement quelconque ! Il ne s’est pas produit quelque chose de particulier en ce jour. La particularité du Chabat n’est pas ce qui est arrivé à quiconque, une situation hors norme ; Chabat représente ce que le Créateur a fait ! D’IEU créa le monde en six jours et ensuite ? Il y eut un autre jour ! Ce jour est ce moment où D’IEU constata que tout ce qu’IL avait fait été achevé et prêt. Se réjouir de ce qui est fait. Ceci veut dire que tout ce qui a été fait répond à un objectif, et l’objectif est la prédisposition du monde. C’est tout ! C’est le jour où D’IEU est content de ce qu’IL a fait. C’est le jour du Créateur et non de la création. Chabat n’est pas le jour où tout chôme, mais c’est le jour où le monde épouse l’aspect déterminé par D’IEU. Chabat n’est donc pas un jour de repos sans objectif (se reposer pour se reposer, l’objectif du repos n’est pas le repos…). Chabat est le jour où tout prend un sens, où chaque action atteint son aspiration, le jour où l’action existe au-delà de son aspect physique mais dans son aspect existentiel. Chabat n’est pas une fête mais un évènement en soi ! (‘’lo h’aguiga éla h’avaya’’ – c’est l’expression fabuleuse qu’emploie le Rav…). En ce jour de Chabat D’IEU nous a offert la possibilité de comprendre correctement l’enjeu pour lequel IL créa le monde (et IL nous a intégré dans ce monde…). C’est le sens du verset « Chabat est une alliance éternelle entre Moi et les Enfants d’Israël, un signe pour l’éternité. Le concept ‘’ot’’ (signe) détermine la relation absolue entre D’IEU et Israël et s’exprime par le fait que nous vivons dans un monde qui a un sens tel que D’IEU le désire (Chabat D’IEU nous introduit dans son intimité dans ses secrets de vivre selon ce qu’IL a prévu, c’est goûter aux secrets divins…).