Chabat à tout prix

Le Gaon Rav Itsh’ak Zeev Soloveitchik ztsal, le Rav de Brisk, racontait (Rav Miller, Harav Mibrisk I page 260) : dans notre ville l’école des filles se situait dans le quartier non religieux de la ville. Cette école n’était pas destinée uniquement pour des filles issues de familles pratiquantes, on y accueillait même des jeunes filles issues de familles non pratiquantes. En général les familles non pratiquantes choisissaient ce séminaire par pur convenance par exemple du fait que notre école était plus proche de chez eux. De toute évidence les jeunes filles recevaient une éducation de Tora très stricte et celle qui venait de famille non pratiquante elle se renforçait dans la Tora grandement. Voilà l’histoire d’une de nos élèves. Sa famille était complètement détachée de la pratique de la Tora et ne faisait même pas Chabat. Le père tenait une boutique dans la ville, qui était malheureusement ouverte le jour de Chabat. Il arriva qu’un Chabat les parents devaient se rendre dans une autre ville et demandèrent à leur fille de tenir la boutique à leur place. Celle-ci refusa mais ses parents ne voulaient rien entendre. Elle s’est rendue à la boutique sous la pression de ses parents mais décida de ne pas transgresser Chabat. Samedi matin, lorsqu’elle alla à la boutique elle décida de ne rien vendre afin de ne pas transgresser Chabat. Soudain un client arrive et demande d’acheter un bibelot d’une valeur de quelques euro. La jeune fille lui en demanda deux-cents euro. Le client surpris s’en alla. Puis au bout de quelques instants il revint en faisant une proposition en acceptant de payer un peu plus cher mais pas le prix demandé. La jeune fille s’exclama ‘’le prix est deux-cents euro, pas un centime de moins’’. Le client s’en alla énerver, puis il revient sur ses pas en acceptant de rajouter quelques euro mais certainement pas le prix demandé. La situation s’est reproduite plusieurs fois dans la journée du Chabat. Vers la fin de Chabat à quelques instants de la sortie de Chabat, le client revient et négocie à nouveau le prix, mais la jeune fille ne baissa pas les bras, il fallait tenir de ne pas transgresser Chabat. Puis, au moment où Chabat est sorti le client s’exclame ‘’je suis d’accord de payer les deux cent euro demandés !’’. La jeune fille est à son tour étonnée que son client accepte de payer si cher un petit bibelot de quelques euro. Le client lui expliqua : je viens de refaire mon salon et je trouvais que cet article correspondait à merveille avec l’ambiance du nouveau salon, je ne sais pas ce qui m’a pris mais votre prix sera le mien. Le lendemain lorsque les parents de la jeune fille sont revenus, elle leur raconta les faits, ceci ne les laissa pas insensibles et décidèrent à leur tour de pratiquer grandement Chabat et toute la Tora ! Le Rav ztsal disait : tout effort fourni dans la diffusion des valeurs de Tora ne reste pas stérile ! Qui plus est, je rajouterais, lorsqu’il s’agit du Chabat. Cette jeune fille est un exemple de ceux qui décident fermement de pratiquer Chabat même au prix de tout perdre, et finissent par gagner.

Chabat c’est quoi, petit rappel !

Dans son livre Métsouvé Véossé volume II le Rav Chmouel David Fridman nous rappelle les notions fondamentales du Chabat :

Dans Chémot 20 la Tora dit ‘’zah’or èt yom hachabat lékadécho’’. Dans son Sefer Hamitsvot le H’afets H’aïm rappelle : les Sages enseignent que la sanctification du Chabat –‘’lékadécho’’- renferme le devoir de réciter le Kidouch le vendredi soir et la Havdala le samedi soir, et qu’il est interdit de manger ou boir quoi que se soit avant de réciter le kidouch et la havadala. Les prophètes ont rajouté deux commandements au Chabat ‘’oneg’’ (délice) et ‘’kavod’’ (respect), comme il est noté dans la prophétie de Yéchaya (58-13). Respect du Chabat : cela se traduit par le devoir de se laver à l’eau chaude le vendredi avant Chabat et de porter des vêtements propres pour Chabat. Délice du Chabat : se délecter de bons mets et bonnes boissons durant les repas de Chabat. Il nous faut prendre trois repas le jour de Chabat. Chacun s’efforcera d’être lare dans ses dépenses du Chabat afin d’honorer et se délecter correctement le Chabat. Les Sages enseignent que celui qui se délecte le Chabat aura une part sans limite et qu’on lui répond à toutes ses demandes et sera épargné du poids des royaumes. Il est également important de dresser sa table le samedi soir afin de raccompagner la reine Chabat. Le Ramban écrit qu’il est inclus dans cette mitsva de ‘’zah’or èt yom hachabat’’ l’obligation de se rappeler du Chabat tous les jours de la semaine, c’est la raison pour laquelle nos jours de la semaine se nomment ‘’premier jour de Chabat’’, ‘’deuxième jour de Chabat’’ etc.. De même lorsqu’en semaine nous trouvons quelque chose d’agréable on l’achètera pour le Chabat.

Le Rav de Tchernovits compila un livre consacré au jour du Chabat, appelé ‘’Sidouro Chel Chabat’’. Il nous initie à comprendre la sainteté du Chabat et à poursuivre cette sainteté Chabatique toute la semaine ! Cette sainteté du Chabat permettra à l’homme de surmonter facilement son mauvais penchant ! La sainteté du Chabat respecté correctement permet à la bénédiction de s’épancher sur tous les jours de la semaine ! Cette bénédiction protège l’homme de tous ses ennemis !

Il existe un océan de commentaires qui développent la mitsva du Chabat, il convient à chacun de se plonger dans cet océan afin de goûter la saveur du Chabat et tous ses effets !

Le H’afets H’aïm écrit : la sainteté du Chabat se déverse sur tous les jours de la semaine, Chabat est le point central de notre vie, Chabat se trouve au milieu de la semaine : le dimanche, lundi et mardi reçoivent la sainteté du Chabat précédent, et le mercredi, jeudi et vendredi reçoivent la sainteté du Chabat qui arrive. Chabat est tel le coeur qui donne la vie à tous les organes du corps humain. Il se trouve que celui qui ne respecte pas Chabat a, en plus de la transgression du Chabat, abîmé les autres jours de la semaine !

Le H’afets H’aïm qui vivait dans notre génération veut nous rappeler que même l’homme de notre ère peut accéder à la sainteté du Chabat !

Chabat n’est pas un commandement parmi les commandements,

Chabat n’est pas un jour qui ne se distingue uniquement par le fait d’être différent,

On n’est pas conscient de tout ce que Chabat représente,

Ce qui est bien dommage parce que la pleine dimension du Chabat est accessible même à l’homme d’aujourd’hui – on n’y croit pas, on refuse cette grandeur de l’être,

Chabat c’est voir les choses en grand, c’est SE voir en grand !

Chabat est l’univers du soi à son paroxysme…

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