Voici quelques enseignements qu’il disait sur le Chabat :
Au chapitre 31 verset 14 du livre de Chémot la Tora « vous garderez le Chabat car il est saint pour vous ». C’est-à-dire même ce que vous faites ‘’pour vous’’ doit être saint.
Le verset continue « ceux qui profanent le Chabat sont passibles de peine de mort ». Si déjà la profanation du Chabat entraîne la mort, à fortiori que le respect du Chabat donne la vie et ravive l’âme.
Au verset 16 le verset dit « les Enfants d’Israël garderont le Chabat pour faire le Chabat », que veut dire ‘’faire le Chabat’’ ? Le Chabat est fait il nous incombe de le pratiquer ? Il faut dire qu’en vérité la lumière du Chabat dépend d’Israël, c’est qui donnons au Chabat sa dimension, il est ce que nous faisons de lui !
On peut encore expliquer : lorsque nous faisons rentrer Chabat avant l’heure, nous prenons du temps profane et l’introduisons dans le Chabat ce temps c’est nous qui l’avons défini comme étant Chabat.
(On a le devoir d’aller au-delà du Chabat que D’IEU nous a imposé ! On ne doit pas se suffire du temps de Chabat imposé par D’IEU, il nous faut rajouter sur le Chabat ! cet élan personnel du rajout au Chabat, certes va dans le sens de ne pas prendre le risque de transgresser Chabat, tel ceux qui tardent à faire rentrer Chabat, mais se cache ici également l’idée de montrer notre désir de faire Chabat, notre amour et notre attachement au Chabat. Rajouter prouve qu’on apprécie. Et lorsqu’on aime on partage, on aide tout le monde à faire Chabat…).
Chabat, le sens de la vie
Dans le Livre de Chémot (31-17) Chabat est appelé ‘’vayinafach’’ ! Au traité Bétsa 16A Rabi Chimon Ben Lakich enseigne : à la veille de Chabat d’IEU donne à l’homme une âme supplémentaire, et à la sortie de Chabat elle lui est reprise, c’est le sens du mot ‘’vayinafach’’ – ‘’vay avda nefech’’, quel dommage d’avoir perdu cette âme supplémentaire.
La question s’impose, pourquoi nous rappeler que nous avons une âme supplémentaire à la sortie de Chabat ?
Le Gaon Rav B.M Ezrah’i répond (Birkat Mordéh’aï Chémot page 538) : la preuve que chaque Chabat nous avons une nouvelle âme est le fait qu’on nous la retire le samedi soir, sinon nous aurions pu croire qu’elle nous est donné une fois pour plusieurs Chabat, si on la perd chaque sortie de Chabat c’est la preuve qu’elle nous est donnée à nouveau chaque Chabat.
Le Baâl Chem Tov répond : si tu sais que tu vas la perdre à la sortie de Chabat tu vas faire le maximum pour en profiter au mieux lorsque tu la possèdes, une chose qu’on sait qu’on ne va plus avoir on la sublime au mieux lorsqu’on la possède. Par-contre une chose dont on sait qu’on a tout le temps on la néglige ! On savoure mieux les éléments qu’on connait un temps donné.
Vayinafach vient nous mettre en garde de ne pas gâcher quelque chose le Chabat. Chaque Chabat nous avons une âme en plus et nous devons l’exploiter au mieux, afin de ne pas se lamenter lorsqu’on ne l’aura plus. C’est peut-être un message pour toute la vie, il ne faut pas pleurer lorsque la vie s’arrête, il faut vivre avant qu’il n’en soit trop tard. Chabat nous met en éveille du sens de notre vie.
Chabat et Colère
Rav Gamliel Rabinovitch chalita (Tiv Hakéhila volume 9 page 322) nous rappelle la gravité de se mettre en colère ! Tout ce qui a été écrit à ce propos n’est pas suffisant pour condamner la colère. A tel point que les sages enseignent que celui qui se met en colère est tel un idolâtre. Notre paracha nous enseigne que se mettre en colère le jour de Chabat est encore plus grave. Le Zohar nous enseigne que la géhenne chôme le jour de Chabat, les impies en sont exempts, cependant celui qui se met en colère le jour de Chabat ravive la flamme de la géhenne ! La Paracha de Vayakel dit « n’allumez pas de feu le jour de Chabat », de là le Zohar déduit qu’il ne faut pas allumer le feu du guéhinom le jour de Chabat par la colère. Le Chla Hakadoch écrit : durant le jour de Chabat l’homme doit être entièrement gracieux, bon, plein d’amour et de chalom ; Chabat on n’a pas le droit de raviver la flamme de la querelle et de la colère, c’est depuis le vendredi après-midi qu’il faut calmer sa colère. Par conséquent si la colère est condamnée toute la semaine, elle l’est davantage le jour de Chabat. L’épreuve de la colère peut se manifester encore plus le Chabat, et il faut être encore plus vigilant. Ensuite, ce calme ressenti durant le jour de Chabat, il nous incombe de le poursuivre toute la semaine.
Tossefete Chabat
Rav Cheh’ter rapporte dans son livre fabuleux Tossefete Chabat page 557 :
Le Tsafnat Panéah’ explique l’importance de rajouter du temps au Chabat et de faire rentrer Chabat plus tôt, ceci afin de ne pas souiller l’univers saint par le profane, rajouter du temps au Chabat c’est élargir le champ de la sainteté, par ce mérité l’homme verra que D’IEU lui répond dans ses moments de détresse à chaque qu’il l’appellera, et réduira la détresse.
Rav Simh’a Rappaport explique : c’est la raison pour laquelle il n’est pas dit à propos du Chabat « ce fut le jour, ce fut la nuit, septième jour », comme il est dit pour les autres jours de la semaine ; ceci parce que le temps de Chabat peut être élargi lorsqu’on fait rentrer le Chabat plus tôt que l’heure définie. C’est pour cela que les sages ont interdit certains comportements dès le vendredi après-midi. Le but de tout cela est de diminuer les énergies profanes et d’augmenter les énergies saintes du Chabat. Celui qui se comporte de la sorte, D’IEU diminuera ses souffrances qu’il rencontre dans sa vie.
Rabi Mordéh’aï de Lekovitch disait : si les juifs rajoutent deux heures au Chabat, je serais à même d’annuler tous les mauvais décrets !
Le Zer Zahav dit quelque chose d’incroyable : le pharaon avait dit ‘’hava nith’akéma lo’’ – réfléchissons comment soumettre Israël. Il voulut annuler le Chabat et empêcher les juifs à rajouter du temps au Chabat, parce qu’il savait qu’ainsi ses décrets ne pourraient avoir d’effet. Et même lorsqu’il accepta la demande de Moché de laisser les juifs faire Chabat il n’accepta pas qu’ils fassent rentrer Chabat plus tôt !
Investissons encore plus dans le Chabat afin de connaître toutes ces promesses !
Il convient d’accueillir le Chabat le plus tôt, ceci témoigne de notre zèle à accomplir les commandements de D’IEU. Nus montrons ainsi notre amour envers D’IEU, sa Tora et ses commandements. Le salaire du rajout au Chabat est incommensurable.
Toutefois il faudra être vigilant de ne pas allumer les lumières de Chabat avant le ‘’plag’’ ! Voir Choulh’an Arouh’ O’’H 263-4, Michna Béroura 263-18 et 20. Celui qui reçoit Chabat avant le ‘’plag’’ cela n’a aucun sens (pour l’explication et la décision à suivre quant au ‘’plag’’ se référer à son Rav).