Chabat pour Tous !

Chabat est ce par quoi l’homme témoigne que le monde fut créé en six jours. Chabat est le jour du repos pour tous à égalité. Chabat crée un équilibre entre le corps et l’âme de l’homme. Le sacrifice dont l’homme fait preuve en ne travaillant pas crée une île de liberté le libérant de la rutine du temps. Durant toutes les générations les peuples ont été jaloux du Chabat des juifs. Chabat est le palais dont les juifs ont bâti durant toute l’histoire, dont ses murs sont notre âme, orné de la joie et l’abstention de tout travail, qui nous rattache à l’éternité. Tout ce qu’on peut dire sur le Chabat est contenu dans l’expression du Talmud (Chabat 10A) « D’IEU a dit j’ai un bon cadeau dans mes trésors qui se nomme Chabat ».

Hervé Cox (Théologien, Universitaire américain) a publié un article ‘’Méditation et Chabat’’, il écrit : j’ai analysé toutes les religions, et j’ai comparé leur théorie à celle du Chabat. J’ai décidé de passer un Chabat chez un Rav Orthodoxe et voici ma conclusion : refaire découvrir la splendeur du Chabat de nos jours, conduirait les jeunes étudiants juifs à réfléchir deux fois s’ils doivent continuer à refouler le Chabat tels que certains de leurs ancêtres hérétiques ont eu l’occasion de le faire en voyant dans le Chabat une activité honteuse et gênante !
Cette petite réflexion que je vous propose là est tirée d’une étude de Rav Moché Guyrlak (Paracha Oupichra Chémot page 209), dans lequel le Rav rapporte les propos de ce non juif qui a su reconnaître la saveur du Chabat et appelle les jeunes universitaires à rejoindre la pratique du Chabat même si de certains sont issus de famille où l’on perçoit le Chabat comme quelque chose de honteux. Je n’ai pas assez de recul dans l’histoire des peuples, mais le Rav a remarqué que les peuples ont souvent exprimé leur jalousie du Chabat des juifs.

Ceci me rappelle une loi fondamentale concernant Chabat : il est strictement interdit de demander à un non juif d’effectuer pour nous un travail le jour de Chabat. Quel est le sens de cette loi ? C’est une étude à part entière surtout en matière de Halah’a. Inspiré de cette réflexion je e dis que peut être que c’est pour donner au non juif un avant-goût du Chabat et de ce cadeau que d’IEU a offert à Israël. On doit tellement transcender le Chabat que le non juif doit en être émerveillé. On doit intégrer le non juif dans notre Chabat !…

Chabat dans l’au-delà

Dans le rite Achkénaz il est de coutume le jour de Chabat de faire une prière spéciale pour l’élévation des morts, cette prière commence par ‘’Av Harah’amim’’. Rav Guershon Eysenberger (Otsar Hayédiot volume 1) rapporte plusieurs explications : Le Lévouch dit, Chabat est un jour de repos semblable au monde du futur où les morts ne sont pas jugés, il convient de rappeler leur mémoire pour qu’ils reposent en paix, les bénir et prier pour eux ! Le Or Zaroua écrit, par cette prière on prie en faveur de ceux qui n’ont pas su respecter Chabat de leur vivant et se retrouve dans la géhenne, on doit prier pour eux afin d’alléger leur souffrance. Le Maavar Yabok dit que par nos prières on donne une nouvelle dimension à leurs âmes et on leur donne repos. Le Iyoun Yaâkov dit que cette prière fut écrite après les pogroms de 4856 et 4956, ces juifs sont morts en sanctifiant le nom divin.

Au-delà de l’histoire il y a une idée assez complexe et géniale, on intègre dans notre Chabat même ceux qui ne sont plus là ! On les fait bénéficier de notre Chabat, on prie pour eux. Le judaïsme est fondé sur la foi du futur infini, intégrant l’âme juive qui anime chacun. La mort n’est pas un évènement fatal qui fait disparaître le défunt dans les oubliettes. La puissance du Chabat des vivants doit se faire ressentir même par ceux qui ne sont plus de ce monde, c’est exceptionnel. C’est peut-être une nouvelle réflexion sur la Halah’a qui veut que les endeuillés ne manifestent pas leur deuil le jour de Chabat. Si de prime abord cela veut dire que le Chabat dépasse toute peine, la puissance de Chabat n’autorise pas l’expression du chagrin, il me semble qu’on peut intégrer cette idée qui veut que le défunt attende des vivants un Chabat surpuissant qui lui permettra à lui-même d’en bénéficier. Chabat qui s’inscrit dans le monde de l’au-delà, cela prouve quelle force connait notre pratique de la Tora, du Chabat, dans ce bas monde. A travers Chabat on se retrouve dans l’univers de l’au-delà!

Chabat la Mariée

On accueille le Chabat telle la mariée. Cela veut dire que Chabat va changer quelque chose dans notre vie. On s’apprête à s’imprégner des valeurs du judaïsme, de ce fait la semaine qui arrive sera différente de celle qui est passée. On sentira davantage la Présence Divine. Chabat nous prépare au Olam Haba. Le monde à venir qu’on aura est le produit du Chabat qu’on fait ici. Le Chabat permet à chacun d’atteindre la perfection. Le retrait des affaires matérielles est l’occasion d’élargir notre champ de vision dans notre regard de notre vie. Une des choses les plus importantes liées au Chabat est de se construire un ‘’seh’el tora’’, un intellect juif comprenant mieux la parole de D’IEU inscrite dans la Tora. Il y a cette chose qui surpasse même la construction du Tabernacle : la construction de l’être selon les valeurs de la Tora. Chabat ne se limite à ce que nous ne devons pas faire. Chabat c’est SE faire. Au-delà de la pratique scrupuleuse des lois du Chabat, on doit s’enrichir des trésors du Chabat pour mieux apprécier le sens même de notre vie en tant que juif. Il nous faut un tout petit peu d’effort et d’investissement.

Cette réflexion proposée par Rabi Avigdor Miller ztsal (Torat Avigdor page 275) où en réalité le Rav défini ainsi la mariée qu’est Chabat. Face à sa mariée l’homme n’est plus du tout le même, sa vie tout entière change. Cette mariée qui va lui offrir un trésor dé délices, si tant est qu’il sait l’accueillir à sa juste dimension. On doit vivre et pratiquer le Chabat avec les mêmes saveurs d’une mariée. Au-delà du romantisme que ce discours contient le Chabat promet une vision permanente du niveau de la mariée. Chabat on se marie chaque semaine, certes avec son conjoint, mais également avec D’IEU et peut-être surtout avec soi-même. Soyons honnêtes il y a dans notre mode de vie un soi-même mis à l’écart, en marge de notre propre vie. Marions-nous avec nous-mêmes pour vivre notre vie avec saveur, ça c’est Chabat Kodech.

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