Le repos de dieu
Dans la Paracha de Yitro figure les Dix Paroles que D’IEU a prononcé au mont Sinaï lorsque D’IEU nous donna la Tora. La quatrième parole dicte le commandement du Chabat. Au chapitre 20 verset 11 la Tora dit « D’IEU se reposa le jour de Chabat, c’est pour cela que D’IEU a béni et sanctifié le jour de Chabat ». Rachi commente : D’IEU écrit qu’IL se repose, chose qui n’a pas de sens, effectivement le sens du repos n’est pas approprié à D’IEU ! Pourquoi est-il ainsi formulé ? Pour que nous, humains, fassions le raisonnement suivant : si déjà D’IEU se repose à fortiori l’homme dont toute son œuvre est synonyme d’effort et travail qu’il doit stopper tout travail le jour de Chabat.
Notre Grand Maître Rav Chlomo Wolbe ztsal dans Chiouré H’oumach : propose une lecture très profonde sur ce commentaire de Rachi : Chabat est l’unique commandement de la Tora où D’IEU parle de Lui-même ! Chabat est d’un niveau très élevé comme si le Chabat avait une certaine influence sur D’IEU Lui-même, nous pouvons déduire que même pour nous le Chabat représente un très haut niveau de spiritualité.
Au chapitre 31 verset 17 dans Chémot la Tora dit « vayinafach » – D’IEU s’est reposé. Là aussi Rav Wolbe développe : chez D’IEU la notion de repos n’existe pas, puisqu’IL créa le monde sans aucun effort. Pourquoi avoir formulé le repos de D’IEU à propos du Chabat ? Si la Tora avait dicté le commandement de Chabat sans parler du repos de D’IEU nous n’aurions pas saisi qu’est-ce que le Chabat. En disant que même D’IEU se repose cela nous apprend la réalité spirituelle du Chabat qui est un échantillon du monde à venir. Celui qui veut savoir s’il a une part dans le olam haba, il doit distinguer en lui-même s’il ressent quelque chose le jour de Chabat, si sa prière est différente, si son étude est particulière. Quel goût a-t-on du Chabat ?! Le Machguiah’ Rav Yérouh’am disait qu’il a le sens du Chabat et peut savoir à quel moment rentre Chabat.
Il n’y a pas ici qu’une profonde réflexion, il y a ici une prise de conscience de la profondeur du Chabat. On n’est pas conscient de la juste mesure du Chabat. D’IEU écrit sur Lui-même qu’IL se repose, cela doit nous faire réfléchir sur l’immensité du Chabat. Chabat c’est s’inscrire dans le repos divin. Il est fort intéressant de voir combien D’IEU nous invite à faire Chabat. Et, de noter, que D’IEU laisse le monde dans un état d’arrêt total où même Lui ne crée plus rien. Chabat c’est cette sortie du monde présent, certainement pour le redimensionner et savourer son existence qui va au-delà de ce qu’il représente. Le repos du Chabat nous invite à prendre conscience que même D’IEU fait Chabat. Faire Chabat c’est se mettre dans la peau du divin. C’est tout simplement incroyable et inouï. Faire Chabat c’est faire comme D’IEU… ce D’IEU inaccessible en soi nous demande de se comporter comme Lui pour sortir de l’étroitesse de l’humain et se plonger dans l’infini divin…
Kidouch sur le vin
Pardess Yossef page 106 rapporte au nom du Kétonet Passim : nous récitons le kidouch sur du vin afin de réparer la faute de Adam Harishon qui a consommé le fruit défendu, or selon une opinion des Sages c’est le raisin que Adam consomma. Comme les Maîtres l’expliquent la consommation du fruit défendu, en l’occurrence le raisin, a créé un phénomène assez particulier : le mélange du bien et du mal, en récitant le kidouch le bien se distingue du mal et laisse entrevoir le bien.
Il nous faut bien comprendre, Adam a fauté et son comportement a entraîné des conséquences sur l’humanité. L’une de ces conséquences et le manque de clarté dans le monde, il plongea le monde dans une confusion du bien et du mal. La faute commise par Adam est largement étudiée dans notre littérature, et il nous faut l’étudier puisque nous en sommes concernés. Ce trouble du bien et du mal est l’exercice de la vie des humains. Et, par moment il nous faut sortir de ce brouillard sans quoi on risque de rester toute sa vie dans un fantasme du bien, en marge du bien. L’homme peut faire du mal toute sa vie et penser qu’il est dans le bien. Chabat, à travers le kidouch, on retrouve ce bien absolu et ensuite durant la semaine on s’évertue de se relier au bien absolu. Pardess Yossef rapporte encore au nom du Sfat Emet, le kidouch sur le vin parce que le vin a la faculté de dévoiler l’intériorité de l’être – l’univers de la ‘’pnimioute’’. Il me semble autorisé de relier ces deux commentaires. Le bien n’est jamais en superficiel, il nous faut plonger les profondeurs de la vie en général et de l’homme en particulier pour aller à la découverte du bien. Le vin (en tant que boisson et en tant que concept) touche une partie sensible et délicate de l’être donc de la vie. Chaque vendredi soir nous avons l’opportunité de découvrir et dévoiler un nouvel aspect de notre être intime et de le mettre en lumière, c’est là que le bien va surgir et éclore.