La Source de la Vie

Le Rambam (Téfila 12-1) écrit : Moché Notre Maître, a institué au peuple d’Israël qu’ils lisent la Tora en communauté tous les Chabat, ainsi que les lundi et jeudi matin, afin qu’ils ne restent pas plus de trois jours sans écouter la Tora ! Rav Moché Feinstein (Iguerot Moché O’’H 1-101) précise que cette lecture s’inscrit dans le commandement d’étudier la Tora ! Cela veut dire que la lecture de la Tora n’est ni prière ni rite cultuel, mais au moment de la lecture de la Tora nous étudions la Tora. Cela va sans dire que si les lois de la lecture sont nombreuses (qui peut lire ? comment lit-on ? etc.) elles viennent structurer cette étude. De toute évidence afin que cette lecture s’inscrive dans le commandement de l’étude de la Tora il nous faut comprendre le texte lu chaque semaine. Le H’inouh’ dans l’introduction de son Livre écrit : le commandement essentiel et fondamental sur lequel reposent tous les autres commandements de la Tora est le devoir d’étudier la Tora, effectivement ce n’est que par l’étude que l’homme apprend la Tora et sait la réaliser. C’est la raison pour laquelle les Sages ont fixé que nous devions lire une partie de la Tora en communauté afin d’éveiller le peuple chaque semaine à propos de la Tora et ses commandements. Tous les us qui se réalisent au moment de la lecture de la Tora depuis le moment où l’on sort le Sefer de l’arche jusqu’à son retour s’inscrivent dans l’attachement profond et essentiel de ce

commandement. Je veux dire que l’étude de la Tora est une tellement grande mitsva de la Tora que les sages ont mis en place toute un comportement qui montre et exprime notre amour de la Tora jusqu’à l’apprendre et la pratiquer. Notons deux de ces us. Le Choulh’an Arouh’ O’’H 149-1 et Michna Béroura 7 écrivent: lorsqu’on sort le Sefer Tora de l’arche ainsi qu’à son retour il est une mitsva de l’accompagner jusqu’au pupitre et à son retour jusqu’à l’arche ! Escorter la Tora à l’allée et au retour est une halah’a qui dépeint notre attachement à D’IEU qui nous a donné la Tora, nous accompagnons ce qui nous est cher. Le Rama (O’’H 149-1) et Kaf Hah’aïm (10) écrivent les adultes doivent embrasser le Sefer Tora, il faudra également initier les enfants à embrasser la Tora afin de les encourager à l’accomplissement de la Tora. L’homme doit être grandement zélé à honorer la Tora car elle est notre vie, c’est elle qui nous donne une longue vie. Embrasser la Tora lorsqu’on la conduit de l’arche jusqu’au pupitre ainsi qu’à son retour du pupitre jusqu’à la ranger, est également l’expression de notre affection à D’IEU et à la Tora qui nous la donnée. La Tora nous rattache à la source de la vie, la Tora est la vie. Elle représente l’enjeu existentiel du peuple d’Israël. Puisqu’elle est notre vie on l’aime, donc on l’accompagne et on l’embrasse, on a un rapport affectueux avec elle. C’est bien là une grande histoire d’amour. On ne peut plus se passer d’elle. Tous ces us, et d’autres encore, doivent nous inciter à cette prise de conscience que nous n’existons qu’à travers la Tora ce qui implique notre devoir délicieux de devoir l’étudier et la pratiquer, elle est la vie. Intéressant que tout cela se passe trois fois par semaine, lundi, jeudi et Chabat deux fois. Pourquoi on s’investi pas assez dans tout cela ?! Ne manquons pas d’arriver à l’heure le Chabat matin à la synagogue afin de ne manquer aucune miette de la Tora. N’oublions pas elle nous promet la vie. Chabat est un moment dans la semaine où nous nous rattachons à la source de la vie, à la Tora. La lecture de la Tora chaque Chabat nous connecte au sens de notre vie, c’est un moment de ressource et d’oxygène. Accompagnons la Tora afin qu’elle nous accompagne. Moché qui s’est soucié toute sa vie du bien être du peuple d’Israël instaura que nous devions lire la Tora trois jours par semaine afin de ne pas se perdre dans le désert de la vie, afin que nous puissions bénéficier de toute l’énergie que la Tora est à même de nous offrir. Tous ces bénéfices passent par l’étude de la Tora et sa pratique.

L’intemporalité de Chabat – Tiré de Yoma Dénichmata page 5 – Rav Yissah’ar Weisberg

Les Maîtres enseignent que de se rappeler du commandement du Chabat toute la semaine attire sur nous la sainteté du Chabat et son épanchement sur toute la semaine. On peut expliquer dans un premier temps que l’homme se trouve là où sa pensée se trouve ! La pensée de l’homme est son essence donc ce à quoi il pense c’est bel et bien là où il se trouve. Nous parlons là d’une pensée profonde et consciente et non d’une pensée primaire… De ce fait celui qui pense au Chabat toute la semaine il attire sur lui les effets du Chabat durant toute la semaine puisque c’est là où il se situe, c’est avec le Chabat qu’il s’identifie. (nb : ceci est une idée profonde et sublime, Chabat n’est pas limité aux vingt-quatre heures du Chabat ! Chabat ne se fini jamais…). Nous pouvons expliquer encore cela à travers les propos extraordinaires du H’ayé Adam:

Chabat est au centre de la semaine, les trois premiers jours de la semaine sont reliés au Chabat précédent et sont sous l’influence du Chabat passé, et les trois derniers jours de la semaine sont liés au Chabat qui arrive et sont sous l’influence du Chabat à venir ! Chaque jour a en lui un fragment de la sainteté du Chabat puisque Chabat se trouve au centre de la semaine. Le Rav Luzzato (Adir Bamarom) dit que les jours de la semaine ont été créés par l’énergie du Chabat. C’est la raison pour laquelle, dit encore le H’ayé Adam, que les Sages disent que celui qui se trouve dans le désert et ignore les jours de la semaine, il comptera six jours et il fera Chabat son septième jour ; car, chaque jour est imprimé du Chabat, il pourra donc dire le kidouch et la havadala selon ce septième jour! On peut expliquer que les six jours de la semaine contiennent l’élan du Chabat car ils sont le moyen d’arriver au Chabat. Les si jours de la semaine n’ont pas d’existence propre ! D’après cela on peut expliquer l’enseignement du Zohar qui dit que ceux qui étudient la Tora sont appelés Chabat ! Chez eux les jours de la semaine sont le moyen d’arriver au Chabat, ils vivent Chabat toute la semaine ! Chabat et la Tora sont liés, puisque la Tora a été donnée le jour de Chabat.

C’est extraordinaire, il y a dans le Chabat quelque chose d’intemporel, il revient à l’homme par son esprit et sa conscience profonde, d’élargir le Chabat. Rappelons que Chabat est tel le Olam Haba, l’infini et tout ce qu’il contient se trouve dans le Chabat. On a la possibilité d’étendre ce vécu au-delà même du Chabat, puisqu’il est infini il nous faut le vivre à l’infini et ce même à l’intérieur des jours fermés et définis, ceux de la semaine ! Chabat c’est vivre l’inconditionnel et l’infini au quotidien…

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