La Tora nous raconte que les Enfants d’Israël se plaignaient de ne consommer que de la manne dans le désert ! (Bémidbar 11- 5), ils s’expriment en disant « nous nous rappelons du poisson que nous consommions gratuitement lorsque nous étions en Egypte ». Le Midrach Pélia écrit : de ce verset nous apprenons que nous devons allumer les lumières du Chabat ! Rav Reouven Karlinstein (Yéhi Reouven Bamidbar page 121) rapporte le commentaire du H’ida qui s’étonne : pourquoi les Enfants d’Israël réclament du poisson, nous savons que la manne épousait le goût que chacun voulait ? Et de répondre ; la manne avait le goût que chacun désirait mais pas la forme, c’est ce que disent ici les Enfants d’Israël ‘’même si à travers la pensée nous pouvons goûter le goût du poisson à travers la manne, cependant il nous manque l’aspect’’ ! L’homme mange beaucoup avec ses yeux, entre l’appétit et le rassasiement, tout passe par la vue. C’est le sens du Midrach : d’ici nous apprenons qu’il faut allumer les lumières de Chabat ; effectivement, Chabat tout doit être synonyme de délice or pour se délecter convenablement il nous faut de la lumière ! Le Zéra Chimchon (Ekev note 3) va encore plus loin, il dit que manger dans le noir c’est un supplice, ce n’est pas que la nourriture n’a pas le même goût mais on ne se rassasie pas, étant donné que Chabat est synonyme de oneg on se doit d’allumer des lumières pour ne ressentir aucune peine. La jouissance du goût et celle de la vue cumulée permet à l’homme de connaître un grand délice ! Il est incroyable de constater que les Sages se sont préoccupés à ce que l’homme connaisse le plaisir absolu et ce même physique le jour de Chabat. Être dans l’obscurité ne nous laisse pas profiter pleinement des plaisirs de ce monde, on ne peut pas passer un bon Chabat agrémenté de ses repas délicieux si on serait dans le noir ! Chabat se soucie de notre manière de voir ce qui se trouve dans notre assiette. C’est tout simplement incroyable… Tout se joue dans la lumière !
La Place du Chabat dans notre Monde – par Rav Imanouël Mergui
La Tora nous parle mainte fois du commandement du respect de Chabat. Cela consiste notamment à n’effectuer aucun Travail (mélah’a). La Michna au traité Chabat 73A compte Trente-Neuf Travaux interdits le jour de Chabat. Au traité Chabat 49B, Rabi Yonathan ben Ah’inaï et Rabi Yonathan ben Elazar s’interrogent de la source d’où les Sages ont déduits ces trente- neuf travaux ? Rabi H’anina bar H’ama leur répond : les Sages ont déduits depuis la construction du Tabernacle les trente-neuf travaux interdits le jour de Chabat. Ces trente-neuf travaux étaient nécessaires pour réaliser l’œuvre du Sanctuaire, ils sont interdits le jour de Chabat ! La Tora a juxtaposé, dans le Livre de Chémot Parachat Vayakel, ces deux sujets : Chabat et construction du Michkan, pour nous enseigner que les exercices effectuaient pour réaliser le Sanctuaire sont prohibés le jour de Chabat. Si on a ne serait-ce qu’une petite idée de ce que représente le Sanctuaire, bâtisse divine, il est inscrit ici quelque chose de très puissant. Chabat surpasse le Sanctuaire. Chabat est le plus belle chose que l’homme est à même de construire sur cette terre. Lorsque les Enfants d’Israël étaient en train de construire le Michkan ils devaient stopper les travaux le jour de Chabat, et nous nous calquons sur eux pour structurer notre Chabat. Même l’œuvre divine telle le sanctuaire doit s’arrêter le jour de Chabat. En vérité nous savons cela déjà depuis les six jours de la création où une fois Chabat arrivé D’IEU stoppa la création. Lisez bien, ce n’est pas parce que D’IEU s’est arrêté de travailler que Chabat est arrivé mais c’est parce que Chabat est arrivé que D’IEU arrêta de travailler (idée inspirée de la lumière du Maharal). Oui, même D’IEU fait Chabat. A notre échelle dans notre vie quotidienne nous devons agir telle que les choses se déroulaient lorsqu’il y avait le Sanctuaire ! Chabat on ne crée rien – ni le monde, ni la demeure divine ! Chabat surpasse la Création. Chabat surpasse le Sanctuaire. Rien n’est suffisant pour mettre Chabat sur la touche (excepté lorsqu’une personne se trouve en danger…). Cela veut dire que Chabat est de dimension supérieure à la Création et au Sanctuaire. Pourquoi ? Parce que Chabat est la création même, est le sanctuaire même. Vivre Chabat comme étant l’origine de toute énergie créatrice (la Création) et de tout élément sacré (le Sanctuaire). De ce fait cela veut dire que toute création quand bien même sacrée n’a aucun sens si elle est réalisée le jour de Chabat. La plus belle œuvre divine c’est Chabat. Le plus beau sanctuaire qu’on peut construire pour accueillir D’IEU sur terre c’est Chabat. Lorsque l’homme fait Chabat il crée un univers transcendant l’univers même, et des plus sacrés. Chabat va plus loin que le Saint des Saints là où se trouvait l’Arche Sainte contenant les Tables de la Loi. Chabat c’est le sens de toute existence. Lorsque la Tora consacre cinq Parachiot en fin du Livre de Chémot : Térouma, Tétsavé, Ki Tissa, Vayakel et Pékoudé, en rajoutant tous les enseignements de la Tora Orale qui tourne autour du Michkan (l’ordre de Kodchim dans la Michna et le Talmud), elle note aussi que le Chabat distance TOUT. Chabat occupe toute la place dans ce monde !