Construisons le Bet Hamikdach ! » par Rav Moché Mergui, Roch Hayéchiva
Le prophète IRMIYAHOU [Jérémie] dit (9-11 et 12) : « Qui est le sage qui comprendrait ces choses ? Et si Hachem lui a dévoilé qu’il le dise ! Pourquoi le pays dépérit-il ? Il est brûlé comme un désert de manière que nul n’y passe. Hachem dit : « c’est parce qu’ils ont abandonné Ma Torah que Je leur ai donnée, parce qu’ils n’ont pas obéi à Ma voix et ne L’ont pas suivie ».
Dans la Guémara Nédarim (81b), Rav Yéouda explique au nom de Rav : la question de Yrmiyahou a été soumise aux Sages, aux Prophètes, aux Anges de services et personne ne sut expliquer « ces choses. » Voilà qui est surprenant puisqu’il est dit clairement dans la Guemara Yoma (9B) que le premier Bet Hamikdache a été détruit parce que les Béné Israël ont commis trois fautes graves : l’idolâtrie, l’adultère et l’effusion du sang.
Le deuxième Bet Hamikdach a été détruit à cause de la haine gratuite. Peut-on penser que le prophète Yrmiyahou ignorait ces explications, pour consulter les Sages, les Prophètes et les Anges incapables de lui donner la réponse !
Il semble donc que la question du prophète Yrmiyahou était plus profonde. Il cherchait à comprendre l’origine des fautes qui ont entraîné la double destruction du Bet Hamikdach. Seul HAKADOSH BAROUKH’ HOU, Qui sonde les coeurs, l’a dévoilée en mettant l’accent sur cette phrase : « ils n’ont pas obéi à Ma Voix et ne L’ont pas suivie ». Pourquoi cette répétition ? S’ils n’ont pas écouté Ma Voix c’est qu’ils ne L’ont pas suivie !
Rav Yéouda explique au nom de Rav : ils n’ont pas récité la bénédiction pour l’Etude de la Torah avec enthousiasme, avec amour, avec passion, avec le feu de la Torah : « Béni Sois-Tu HACHEM notre D., Roi du monde, Qui nous a choisis parmi tous les peuples et nous a donné Sa Torah. ! Béni Sois Hachem qui donne la Torah. »
Il nous a donné une Torah de Vérité et Il a implanté en nous une Vie éternelle. Puisse-t-Il ouvrir notre coeur à Sa Torah et mettre dans notre coeur Son Amour et Sa Crainte, afin d’accomplir Sa volonté et de Le servir d’un coeur entier.
Par le mérite de cette prise de conscience, récitons tous les jours avec enthousiasme la bénédiction pour l’etude de la Torah. Ainsi nous pouvons espérer, si D… veut, la reconstruction du troisième Beth Hamikdach, bientôt et de nos jours. AMEN !
Panachât Dévarim
Le respect
Notre Paracha ouvre par les remontrances que Moché fera aux Enfants d’Israël avant sa mort. Fort est de constater qu’il ne prononce que le nom de certaines régions qu’ils ont traversé dans le désert. Chaque endroit fait référence à une de leurs fautes. Pourquoi il ne nomme pas explicitement leur faute, il le fait avec allusion ? Pour garder l’honneur d’Israël, effectivement écrit le Meam Loëz : D’IEU n’aime pas qu’on dise du mal sur le fauteur, il nous demande de respecter tout homme soit-il afin de ne pas entacher sa noblesse ! Cela veut dire que la faute n’enlève pas à l’homme tout son potentiel et de ce fait lorsqu’on lui fait un reproche il faut savoir le faire avec beaucoup de diplomatie afin de ne pas le détruire totalement.
L’exil et la destruction du Temple
La Paracha de dévarim est lue toujours avant le jeûne du neuf av. Rav Segal (Yalkout Mamaré Emouna page 319) propose la réflexion suivante : avant de mourir, au seuil de l’entrée d’Israël en Erets Israël, Moché réprimande le peuple. Il veut leur rappeler que la faute conduit la destruction et à l’exil. L’objectif de leur entrée en Erets Israël n’est autre que celui de respecter les commandements de D’IEU. Si on commet des fautes en Terre Sainte on est expulsé. La faute en Erets Israël est telle la faute commise dans le palais du roi. L’exil est sanction de nos fautes, cependant il y a dans cette punition encore la bonté divine : D’IEU ne veut pas qu’on faute en Erets Israël, la faute est trop grave, mais la faute en dehors d’Erets Israël ne connait pas la même gravité. Pareillement pour ce qui est du temple, lorsque nous avions le Bet Hamikdach la Présence divine était parmi nous, chaque faute commise en ces temps était d’une immense gravité, d’IEU a détruit le Temple afin de diminuer la gravité de nos fautes. D’IEU a déversé sa colère sur la bâtisse plutôt que sur nous, le roi David en fait un ‘’chant’’ (voir Téhilim 79 et Rachi). On remercie d’IEU d’avoir versé son courroux sur les matériaux constituant le Temple. Le grand retour se déroulera lorsque le peuple d’Israël, attentif aux remontrances de Moché, fera téchouva et acceptera de réaliser la volonté de D’IEU en Erets Israël. Alors on verra la Gloire Divine dans toute sa splendeur.
Les Explorateurs
Moché réprimande les Enfants d’Israël sur les fautes qu’ils ont commises durant les quarante années passées dans le désert. Au chapitre 1 verset 1 il leur parle d’un endroit appelé Paran. Rachi rapporte au nom de Rabi Chimon Bar Yoh’aï que ce lieu fait référence à la faute des explorateurs qui se passa dans le désert de Paran.
Dans le même verset est nommé un autre endroit du no de H’atsérot. Là aussi traduit que cela fait allusion à la faute des explorateurs.
Mais la question s’impose pourquoi les réprimander deux fois sur cette faute ?
Le Maharal explique (rapporté dans Yéh’i Reouven page 18) : la faute des explorateurs contient deux erreurs, 1) la médisance qu’ils ont tenu sur la Terre d’Israël – définie ici par Paran, 2) qu’ils n’ont pas tiré de leçon de la médisance que Miryam avait prononcé sur Moché – définie ici par H’atsérot.
La faute de l’homme est souvent composée de plusieurs erreurs et sur chacune il doit se repentir. Par exemple celui qui ne fait pas Chabat doit se repentir au moins trente-neuf fois sur les trente-neuf travaux interdits en ce jour.
L’une de ces erreurs est bien souvent celle de ne pas tirer de leçon de ceux qui nous ont précédé qui avaient commis cette faute et en avaient payé les conséquences. Il est de notre devoir de s’inspirer des générations passées afin de ne pas réaliser les mêmes fourberies qu’eux ! Pourquoi l’homme se croit toujours plus malin et intelligent que ses prédécesseurs ?! de surcroit lorsqu’il s’agit de la médisance !
Bâtissons l’avenir ! – par Rav Imanouël Mergui
Le Talmud traite longuement des drames qui se sont produits lors de la destruction des deux Temples et de la ville Sainte de Yérouchalaïm. Mais, le Talmud ne manque pas de nous décrire également les causes de ces drames. Cela veut dire que la connaissance de la cause d’une épreuve est tout aussi important que la prise de connaissance des épreuves. Il est inutile de se lamenter d’un sort quelconque si on ne fait pas l’exercice de remonter à l’origine de ce qui se déroule. Soit pour mieux comprendre ce qui s’est passé, mais surtout pour prévenir et écrire l’avenir, effectivement on ne peut espérer des jours meilleurs, ceux qui contiennent la Guéoula, la venue du Machiah’, la reconstruction du Bet Hamikdach et le retour à la Terre sainte, si on ne corrige pas notre vie et surtout si on fait les mêmes erreurs que la génération qui a connue tous ces drames.
Au traité Sanhédrin 63B le Talmud raconte : Eliyahou Hanavi rendait visite aux affamés de Yérouchalaïm. Un jour il rencontra un enfant qui souffrait. Eliyahou le questionna sur sa famille, et l’enfant répondit qu’il était le seul survivant. Eliyahou lui dit : je vais t’enseigner une chose que si tu mets en pratique tu vivras. L’enfant accepta. Eliyahou lui conseilla de dire tous les jours ‘’chémâ israël achem élokénou achem éh’ad’’. L’enfant ne s’exécuta point et demanda à Eliyahou de ne pas lui parler de D’IEU ! Cela parce que ses parents ne lui avaient point appris le Chémâ ! L’enfant sorti aussitôt un objet de culte étranger, il l’attrapa fortement, il l’embrassa. Il ne put bénéficier de la recommandation du prophète Eliyahou, son idole tomba et il tomba sur elle.
Cet enseignement nous relate un fait dramatique : la mort de l’enfant, certes, mais pire encore son refus de dire le Chémâ ; ou encore plus grave, ses parents ne lui avaient pas enseigné de réciter le Chémâ.
Ce qui est incroyable c’est que même au seuil de la souffrance et de la mort il rejeta la proposition d’un des plus grands prophètes de notre histoire. Comment l’enfant en est-il arrivé là ? C’est l’erreur des parents de ne pas initier les enfants à cette récitation du Chémâ. C’est l’erreur des parents de ne pas enseigner aux enfants qu’on se doit d’écouter les Maîtres. Comment peut-on laisser des jeunes enfants dans cet état ? Nous devons nous interroger de savoir qu’est-ce que nous pouvons faire pour que tous les enfants (et adultes d’israël) récitent le Chémâ. Comment tellement de juifs en sont arrivés à refuser d’entendre parler de D’IEU ? Où va notre peuple ?! Quel sens a notre judaïsme, notre être juif, notre terre, et notre existence si on ne récite pas le Chémâ !
Pourquoi encore aujourd’hui on ne se rallie pas totalement à la Foi en un D’IEU Unique et Magnifique ?!
L’histoire ne nous a-t-elle pas assez prouvée que si on s’éloigne de D’IEU, c’est le drame assuré. Et, que lorsqu’on se rattache à D’IEU c’est le bonheur absolu assuré ?!
Ce qui est vraiment incroyable et insupportable, incohérent et illogique, c’est de refuser de dire le Chémâ pour retrouver la vie. Comment es-tu si stupide de refuser l’offre du prophète Eliyahou qui te promet la vie si ne serait-ce que tu dis le Chémâ ?! Tu préfères mourir de façon atroce plutôt que de reconnaître D’IEU dans toute sa magnificence ?!
Le Chémâ est toute l’histoire d’Israël. C’est ainsi qu’on bâtit l’avenir, avec tout le programme inscrit dans le Chémâ.
Par ailleurs nos sages nous enseignent que Eliyahou Hanavi viendra nous annoncer la venue du Machiah’. Où et quand viendra-t-il nous l’annoncer ? Nul ne le sait ; mais il me semble que c’esy bel et bien à travers cet enseignement qu’il nous annonce la guéoula : RECITER LE CHEMÂ est l’annonce même d’un avenir meilleur.
S’il vous plaît, n’attendons plus, chantons et psalmodions le Chémâ ainsi nous pourrons goûter aux saveurs divines. Invitez votre entourage à dire CHEMA ! Là se trouvent les fondations de notre avenir.
Chéma israël, hachem élokénou, hachem éh’ad
La Paracha de Dévarim coïncide toujours avec Ticha Béav. Cela parce que le Livre de Dévarim ouvre par les remontrances que Moché fait aux Enfants d’Israël avant de mourir. En cette période du neuf av il nous faut entendre des remontrances afin d’améliorer nos moeurs et agissements. Le temple fut détruit à cause de la haine qui animée les coeurs. Comment corrige-t-on la haine ? En apprenant à juger l’autre de façon méritoire !!!
Un homme d’affaires voulu faire bénéficier un érudit en Tora de son commerce. Lorsque le jour du marché est arrivé il lui proposa de se joindre à lui pour travailler et il lui partagera tous ses bénéfices. L’étudiant accepta. Ils se rendirent à la grande ville pour les affaires. En chemin ils décidèrent de passer la nuit dans un hôtel. A peine réveillé, l’homme d’affaires constate qu’on lui a volé tous ses papiers et l’argent que contenait son portefeuille. De toute évidence il suspecta son compagnon. Mais celui-ci nia toute implication dans ce vol. Ils se rendirent au Bet Din pour traiter de ce soupçon. Les Rabanim exigèrent que l’érudit jure de ne pas avoir volé. Celui-ci refusa prétextant qu’il n’avait jamais juré de sa vie. Alors le Bet Din le condamna à payer et rembourser l’argent. La rumeur se répandit qu’untel est un voleur. L’année suivante l’homme d’affaires se rendit seul aux affaires. Arrivé à l’hôtel il décida de cacher son argent au-dessus de la fenêtre, et là à sa grande surprise il retrouva son portefeuille de l’année précédente. Il se rendit au Bet din qu’ils fixèrent qu’il devait rendre l’argent à son compagnon de l’année passée. C’est ce qu’il fit, cependant l’étudiant lui dit : je suis prêt de te pardonner mais il faut que tu corriges le tort moral que tu m’as causé puisque tout le monde me pense voleur ! Ils demandèrent conseil au Bet Din qu’ils proposèrent de marier leurs enfants ensemble. Les deux hommes acceptèrent ! Nous apprenons notamment de cette histoire : même si tu es sûr que c’est l’autre qui t’a causé un tort efforce toi de le juger de façon méritoire !
D’après un discours de Rav Gamliel Rabinovitch chalita – Tiv Haparacha volume 9