« Une Mitsva entraîne une autre » par Rav Moché Mergui, Roch Hayéchiva
La Torah dit : (Parachat KI-TETSE 22-6) : « Si tu rencontres en chemin un nid d’oiseaux sur un arbre ou à terre avec des oisillons ou des oeufs, que la mère soit posée sur les oisillons ou sur les oeufs, tu ne prendras pas la mère avec les petits. Envoie la mère, renvoie-la, et les petits tu pourras les prendre, ainsi tu seras heureux et tu prolongeras tes jours ».
Par cette Mitsvah unique en son genre, recommandant de renvoyer la mère avant de prendre les oisillons, la Torah prescrit et introduit également les Mitsvoth suivantes :
-fixer un parapet sur le toit de sa maison pour empêcher les chutes ;
-ne pas mélanger sa vigne avec des semailles ;
-ne pas labourer son champ avec un taureau et un âne ;
-ne pas s’habiller avec un vêtement de lin et de laine.
-mettre des Tsitsiths aux quatre coins de son vêtement.
RACHI explique : ici la Torah nous enseigne le grand principe qu’une Mitsvah entraîne une autre Mitsvah.
Cela signifie : si tu accomplis la Mitsvah de renvoyer la mère, si D. veut BEEZRAT HACHEM tu fixeras à ta nouvelle maison un parapet, tu planteras une vigne, tu laboureras ton champ, tu porteras un vêtement sans laine et lin mélangés et tu t’envelopperas de la grande Mitsvah du Talith avec les Tsitsith aux quatre coins. La question se pose : pourquoi est-ce justement ici que la Torah nous livre ce grand message qui veut qu’une une Mitsvah entraîne une autre Mitsvah ?
La Michnah Bérakhot 33b nous enseigne : celui qui dans sa prière demande à Hachem de s’apitoyer à son sujet comme sa propre pitié s’étend au nid d’oiseau, on lui dira de se taire. Car bien que la pitié semble être la principale raison du renvoi de la mère avant de prendre les oisillons, ici la Torah nous demande d’accomplir la Mitsvah PARCE QUE C’EST LA VOLONTE DIVINE, et non pas parce que la logique l’ordonnerait.
Il s’agit d’un enseignement fondamental, qu’il faut appliquer à toutes les Mitsvoth, à commencer par la nécessité de fixer un parapet pour protéger son entourage et soi-même, pour ne pas tomber H’ass véchalom !
Accomplissons toutes les Mitsvoth PARCE QUE C’EST LA VOLONTE DIVINE ! C’est cet esprit qui doit animer l’accomplissement de toutes les Mitsvoth, lorsque nous nous enveloppons du Talith et des Tsitsith qui représentent les 613 Mitsvoth.
En ce mois d’ELOUL, mois de préparation au GRAND JOUR du JUGEMENT de ROCH HACHANA, essayons d’accomplir toutes les Mitsvoth dans l’esprit de satisfaire la Volonté divine, afin de mériter d’être inscrits dans le Livre de la VIE. Amen !
Parachat Ki Tétsé
Réjouir sa femme
Au chapitre 24 verset 5 la Tora ordonne à l’homme de réjouir sa femme « vésimah’ et ichto »
Intéressant de noter 1) la Tora reconnaît une place majeure à l’épouse !, 2) la notion de réjouir sa femme existe nulle part ailleurs, les autres cultures parlent du respect de l’épouse mais seule la Tora parle du devoir qu’a le mari de promettre à sa femme de la joie ! Quelle société éduque ses citoyens à réjouir leurs épouses ?!, s’exclame Rav Chah’ter (Aryé Chaag Dévarim page 481).
Comment on réjouit sa femme ? Le H’azon Ich explique : il est de la nature de la femme de trouver grâce aux yeux de son mari, il incombe donc au mari de prouver à sa femme qu’elle trouve grâce à ses yeux !
Rav Chah’ter poursuit : si l’homme désire vivre une vie heureuse avec son épouse ceci ne peut se faire uniquement s’il l’a réjouie vraiment. Il faut savoir également que réjouir sa femme s’inscrit dans le commandement d’aimer D’IEU !
Le Steipler met en avant la vertu de reconnaissance des bienfaits de l’épouse. L’homme doit être conscient ne serait-ce que son épouse s’occupe des enfants et du foyer, la vie serait complètement différente si l’homme avait en mémoire permanent de tous les bienfaits de sa femme.
Que chacun prenne le temps de noter sur une feuille de papier les dizaines, centaines, voire milliers, de choses que sa femme fait. Le total est surprenant. Par exemple : les repas, le linge, le repassage etc. etc. Il me semble que si on est reconnaissant envers son épouse alors on sait la rendre heureuse.
Sans oublier de noter qu’ici l’exercice s’adresse à l’homme ! Eh oui, c’est bel et bien un commandement de la Tora qui incombe au mari que de réjouir sa femme !
Alors les maris qui se plaignent que leur femme n’est jamais animée d’un vissage agréable et accueillant ils n’ont qu’à s’investir davantage pour réussir à la faire sourire !
Chaâtnez
Au chapitre 22 verset 11 la Tora nous interdit de porter des vêtements composés de ‘’chaâtnez’’ c’est-à-dire qui contiennent des mélanges de lin et laine. Un seul fil de lin dans un vêtement de lin, et vice versa, rend l’habit interdit ! incroyable le juif doit porter des vêtements ‘’cachères’’ !
Quel est le sens de cette loi ?
Méam Loez rapporte deux idées au nom duRoch.Le rideau du sanctuaire dans le Bet Hamikdach était fait de lin et laine mélangée. La Tora ne veut pas qu’on se confectionne des vêtements semblables au éléments qui constituent le sanctuaire.
Le premier meurtre de l’histoire découle du lin et de la laine. Effectivement Kaïn approcha en sacrifice du lin alors que Hevel apporta de la laine. D’IEU accepta le sacrifice de Hevel et refusa celui de Kaïn. Ce dernier étant jaloux de son frère cadet lui causa la mort. On ne peut donc porter un vêtement rappelant le premier meurtre de l’histoire ! L’habit occupe une place importante dans la vie de l’homme sa signification n’est pas anodine. Selon le commentaire du Roch on retrouve deux idées opposées et extrêmes : le sanctuaire et la vie !
Amalek
A la fin de notre paracha la Tora nous parle du combat que nous devons livrer contre Amalek. Qui est Amalek ? Comment combat-on Amalek ? Le Gaon Rav Elh’anan Wasserman ztsal nous éclaire : Amalek entame une guerre contre Israël après leur sortie d’Egypte, il est évident qu’il ne vient pa se battre pour un territoire, nous étions dans e désert ! Amalek vient se battre contre D’IEU !!! Pour mener ce combat il s’en prend au peuple d’Israël qui sont les serviteurs de D’IEU… Il n’a qu’un seul objectif, à la différence des autres nations qui nous portent atteinte pour leur intérêt matériel, il vient déshonorer le nom de D’IEU.
De ce fait il est clair que toute personne qui déshonore le nom de D’IEU est descendant de Amalek. Le gaon de Vilna dit que le ‘’erev rav’’ sont de la même école que Amalek, qui sont-ils ? Les querelleurs, les orgueilleux, ceux qui veulent guider le peuple sans esprit de Tora, ce sont bien eux qui rallongent notre exil… Cette guerre des valeurs existe en tout temps et ce jusqu’à la venue du Machiah’ ! Ce sont tous ceux qui dénigrent la Tora. Malheureusement bien souvent le peuple les suit aveuglément. Que devons nous faire pour y remédier ? Devons-nous baisser les bras face à ce fléau ? Surtout pas, ceci ne doit même pas traverser notre esprit, bien au contraire inscrivons nous dans le conseil du roi David « donnez de la force à D’IEU » (Téhilim 68-35).
Dans l’absolu nous devrions combattre à main armé, mais cela nous est bien évidemment impossible. Nous ne pouvons pas mener un combat direct, alors nous combattrons par ruse et de façon indirecte. La Tora nous dit que Amalek use toute sa force dans le relâchement de la Tora dont Israël fait preuve, donc plus nous sommes faibles de Tora plus Amalek est fort, c’est nousmêmes qui lui donnons la force. Mais si au contraire nous nous renforçons dans l’étude de la Tora nous l’affaiblissons. Efforçons-nous de diffuser grandement la Tora, guidons nos enfants sur les voies de la Tora, tout ceci est notre arme contre toutes les formes de Amalek… Notre pauvreté en matière de Tora nous a beaucoup affaiblie…
La pire forme de Amalek est celle malheureusement répandue qui veut qu’on puisse être juif sans Tora, cette doctrine est l’anéantissement de la Tora… La combattre c’est réaliser le commandement de la Tora qui nous demande d’effacer le nom de Amalek, cette mitsva est donnée à tout le monde, nous avons tous le moyen de l’appliquer !
Transformer la malédiction en bénédiction
Au chapitre 23 verset 6 la Tora nous dit que d’IEU a renversé la malédiction prononce par Bilâm en bénédiction parce que l’Eternel ton D’IEU t’aime !
Au traité Sanhédrin 105B le Talmud rapporte l’enseignement de Rabi Aba bar Kahana qui dit que toutes les bénédictions de Bilâm sont redevenues des malédictions excepté la bénédiction prononcée à propos des lieux de prière et d’étude.
Le Gaon Rav Mechoulam David ztsal explique : que tout soit malédiction est un problème cependant cela ne touche pas l’essence et la nature du peuple d’Israël, cependant les lieux saints de prière et d’étude sont la raison de notre existence !
Il cite une deuxième explication : Bilâm a ‘’maudit’’ le peuple en leur souhaitant de tous se rendre à la Yéchiva pour étudier, pour Bilâm c’était une malédiction, ceci il le prononça avec une grande conviction du plus profond de son coeur, ceci ne peut pas s’annuler ! Inutile de transformer cette ‘’malédiction’’ en ‘’bénédiction’’, la plus belle chose qu’on peut souhaiter au peuple d’Israël est bel et bien se retrouver dans ces lieux de refuge exceptionnels…
Rajoutons que se rendre dans les lieux de prière et d’étude est l’élixir qui transforme toute malédiction, tout drame en joie et bénédiction !
Pass Sanitaire et Roch Hachana – par Rav Imanouël Mergui
Nos Maîtres nous apprennent que tout se passe dans le monde est un reflet pour le peuple d’Israël.
Nous devons nous inspirer de l’actualité qui se joue dans le monde pour en tirer des leçons dans les valeurs de notre vie. Certes nous ne pouvons pas rester insensible à tout ce qui se passe de partout puisque justement tout se passe de partout. Intempéries, incendies, inondations et sans oublier la covid ! nul n’est épargné de ce qui se trame ici et là. La question va bien au-delà de savoir comment peut-on faire pour éviter le pire, là de toute évidence la réponse est claire : revenir dans le droit chemin, le chemin de D’IEU inspiré dans la Tora et l’accomplissement de ses commandements. Dans toute cette actualité les hommes politiques encouragent la vaccination et le pass sanitaire.
Mais il y a quelque chose qui nécessite une certaine réflexion : ils ne l’imposent pas directement, ils laissent le choix à chacun de se vacciner ou non ?! La vaccination n’est pas obligatoire, par contre le pass sanitaire est obligatoire. Je trouve ceci intéressant, et cela me ramène à la Tora. D’IEU nous dit : je ne vous impose pas la Tora vous en avez la possibilité par notre libre arbitre de la faire ou non par contre je vous oblige un pass sanitaire, pour réussir dans ce monde et avoir accès au monde à venir. Cela déteint d’une idée géniale et fondamentale. De surcroît à l’approche de Roch Hachana. C’est comme si D’IEU nous disait faites ce que vous voulez mais je vous impose un jugement.
D’ailleurs si nous faisons ce que nous voulons nous pouvons admettre que D’IEU aussi fait ce qu’il veut !!! Nous vivons dans un monde aujourd’hui qui prône et clame la liberté mais qui refuse que l’autre soit tout aussi libre de faire ce qu’il désire, au même titre que je sois libre de faire ce que je veux . Que tu le veuilles ou non, à Roch Hachana D’IEU te jugera ! il est libre de te juger comme tu admets et conçois que tu es libre de faire ce que tu veux. Ceux qui défendent le concept de liberté, qui en soit est un débat : qu’est-ce que la liberté ? La liberté existe-t-elle vraiment ? etc. ; sont bien souvent des gens qui veulent imposer aux autres le mode de pensée. Si tu prônes la liberté alors laisse moi être libre de faire à mon tour ce que je veux. La liberté n’est pas réservée à ceux qui crient fort lors de telle manifestation. La liberté nous est accordée puisque nous avons le choix même de la refuser.
Le talmud nous enseigne au traité Roch Hachana 11A que nos pères en Egypte n’étaient plus esclave depuis Roch Hachana mais qu’ils sont sortis libres d’Egypte seulement au mois de Nissan. Il y a un sas intermédiaire entre ne plus être esclave et être libre. Peut-être pour prendre conscience de l’enjeu de la liberté, je dirais même de la responsabilité de cette dite liberté qui nous est offerte. N’oublions pas que cette liberté nous a conduit vers le désert ! Certes en première étape qui durera quarante années, dans lesquelles nous écrirons notre histoire. Tout s’est joué par étapes.
Roch Hachana est une étape majeure dans la vie de notre histoire, ce n’est pas l’aboutissement, c’est le point de départ, mais ce qui s’inscrit au point de départ a pour but de nous conduire à un but bien précis et défini. Par qui ? Selon quelle valeur. Quels critères ? Autant de questions desquelles nous nous devons de répondre et correctement afin de passer un bon Roch Hachana, qui nous inscrira dans le Livre de la vie de l’avenir de l’aventure du meilleur. Lorsque je suis allé faire le vaccin j’entendais des gens dire : je vais me faire vacciner pour pouvoir aller en vacances ! J’ai trouvé cela amusant et dramatique. Je n’ai rien contre les vacances, bien au contraire je suis partisan des vacances, mais que tout ce débat aboutisse aux vacances m’a fait réfléchir…
En simple Roch Hachana est LA ! Faisons-en bon usage et ne le limitons pas à demander à D’IEU que l’année prochaine nous puissions être encore plus libre que cette année, que nous puissions aller librement en vacances ! Roch hachana arrive à grand pas révisons nos valeurs pour un monde meilleur ! Chana Tova…