« TOU BICHVAT » par Rav Moché Mergui – Roch Hayéchiva
TOU BICHVAT, Nouvel An des arbres, est le jour au cours duquel toutes les Bénédictions alimentaires sont récitées avec la conscience profonde du remerciement à notre Créateur.
La Bérakha constitue ainsi la Reconnaissance que Hachem a créé cette belle terre ensoleillée et arrosée de pluies abondantes.
Baroukh Hachem ! L’ŒUVRE DE HACHEM est grandiose. La terre produit des fruits, des légumes, des céréales, indispensables à notre vie, des parfums séduisants, des goûts savoureux, des formes et des couleurs attrayantes. Nos Sages ont institué des Bénédictions adaptées à chaque aliment.
Avons-nous réfléchi à la puissance de la Bénédiction de CHEHAKOL NIHYA .BIDVARO, signifiant que tout a été créé par Sa Parole, qui englobe l’eau, le lait, le poisson, la viande, les œufs.
Avant de consommes l’aliment ,la bénédiction nécessite une reflexion pour apprecier l’œuvre divine.
Toutes les Bénédictions peuvent être récitées dans la langue que l’on comprend. Raison de plus pour faire l’effort d’apprendre la traduction de la Bénédiction, afin de la réciter à haute voix avec plus de KAVANA.
Nos Maîtres, de mémoire bénie, nous enseignent dans le Traité Bérakhot 35A : « Tout celui qui profite de ce monde sans Bénédiction vole Hakadoch Baroukh Hou et la communauté d’Israël ».
Le verset 10/12 du Séfer Dévarim « MA HACHEM CHOËL MEIMAKH ? [Qu’est-ce que Hachem te demande ?] » Uniquement de Le craindre, d’aller dans toutes Ses Voies, de L’aimer et de Le servir.
Rabbi Méir Baal Haness commente ce verset en disant : Ne lis pas: « MA ?[qu’est-ce que ?] », mais lis « MEA » qui signifie 100. Ce sont les 100 Brahot que nous devons réciter tous les jours.
La récitation des 100 bénédictions journalières proclame notre Reconnaissance de D.ieu,Créateur du Ciel et de la Terre et nous font ressentir la présence et la crainte de HACHEM pour aller dans toutes ses voies.
En effet, dès le réveil et jusqu ‘au coucher, chaque Bénédiction nous rattache à chaque instant à Hachem. Les 100 bénédictions journalières sont : au réveil, les 22 Bérak’hot du matin. Puis les 3 Amidot, soit 3 fois 19=57. Donc 22 (matin)+ 57 (Amidot) =79 Bénédictions. Les 21 Bérak’hot manquantes sont ainsi complétées par les aliments que nous consommons dans la journée.
Une Bérakha spéciale ACHER YATSAR, très importante, intervient dans le cadre des besoins naturels. Si la consommation des aliments est indispensable à la santé de l’homme et à sa survie, leur évacuation l’est encore plus !
REMERCIONS HACHEM de nous avoir doté d’ un système complexe et efficace d’évacuation par différentes sortes d’ouvertures.
MERCI, MERCI HACHEM NOTRE CREATEUR !
La Tora guérit toutes les maladies ! par Rav Imanouël Mergui
Après la traversée de la mer par les enfants d’Israël et le chant sublime qu’ils exprimèrent, la Tora nous raconte que le peuple se retrouve à Mara. Cet endroit porte ce nom qui veut dire : amère, car ils ne trouvent que de l’eau amère qu’ils ne peuvent pas boire ! Moché intervient auprès de D’IEU pour l’implorer. D’IEU lui indique de prendre une branche et de la jeter dans l’eau afin d’adoucir les eaux. S’en suit un discours de D’IEU assez intéressant, chapitre 15 verset 26 « si tu écoutes la voix de ton D’IEU, que tu te comportes selon la droiture à ses yeux, que tu écoutes ses commandements, que tu respectes ses lois, alors toute plaie que J’ai placée en Egypte Je ne la placerais pas sur toi, car Je suis D’IEU ton guérisseur ».
A première lecture ici la Tora nous promet la guérison si on suit la voie de D’IEU. C’est incroyable ! voir Ramban. L’homme cherche des remèdes à tous ses maux, oui même physiques, la pratique de la Tora est LE remède assurée. Rachi va encore plus loin : si l’homme respecte la Tora il ne sera même pas atteint de maladie!
La Tora et ses commandements dessinent la volonté de D’IEU, celui qui marche dans la voie divine et imprime sa vie du programme divin alors D’IEU est son guérisseur et son protecteur ! Je ne sais pas pourquoi on a du mal à adhérer à cette promesse divine, on est insensé !
Le Or Hah’aïm va encore beaucoup plus loin : il y a deux types de maladie, celles qui viennent de D’IEU et celles qui sont causées par les erreurs humaines ; celui qui fait la Tora est protégé et guérit même des maladies qui ne viennent pas de D’IEU ! Lorsque l’homme est dans la Tora il reçoit une protection divine absolue.
Yonathan ben Ouziel rajoute sur la promesse : si tu m’écoutes tu n’auras rien, et si tu ne m’écoutes pas Je t’enverrais des maladies, mais dans tous les cas Je porterai guérison à toutes tes maladies. C’est-à-dire que même si l’homme est atteint de maladie que D’IEU lui envoie parce qu’il ne respecte pas la Tora, même de cela D’IEU lui envoie la guérison. Mais pourquoi cette promesse est-elle enregistrée dans cet épisode ? Le Kéli Yakar explique : de la même façon que vous avez vu que J’ai adouci l’eau alors qu’elle n’était pas potable ainsi Je peux vous guérir de tous les maux.
De toute évidence on est surpris de lire ces commentaires, on veut savoir comment ça marche ? Comment le respect du Chabat nous promet bénédictions? Comment la cacheroute nous guérit de toutes les maladies ? En quoi faire toute la Tora va nous épargner du covid ? Et encore beaucoup de questions de ce style. Pourquoi lorsqu’on a un problème on se limite à une visite chez le médecin ? pourquoi on ne se renforce pas dans la Tora et les Mitsvot ? Pourquoi les synagogues ne sont-elles pas surpeuplées ? Pourquoi on se suffit d’une pièce jaune déposée dans un tronc de Tsédaka ? Parce qu’on a du mal à entendre ce que la Tora nous dit, et là D’IEU lui- même promet un avenir meilleur pour toute personne pratiquante de la Tora et de ses commandements. Et, justement écrit encore le Kéli Yakar : même si tu ne sais pas et tu ne comprends pas comment ça marche, fais-le en ayant la foi que D’IEU te guérira. Eh oui la Emouna est la clé de tout problème. C’est la Emouna qu’il faut travailler grandement. Et, au fond de moi je m’interroge pourquoi les gens ont une fois aveuglée de ce que leur dit leur médecin, il ne viendrait pas à l’idée de négocier avec son médecin lorsqu’il propose un remède, mais dès qu’il s’agit de Tora on négocie, on cherche à comprendre comment ça marche. Que tu comprennes ou non ce que ton médecin te dit tu exécutes, pourquoi en serait-il autrement pour ce qui est de la promesse divine ?! Je l’ignore, à corriger manifestement…
Le Rachbam étend le discours : si vous pratiquez toute la Tora Je ferais tout ce dont vous avez besoin ! Incroyable, D’IEU se charge de tout ce dont on a besoin ! De la même façon que lorsque J’ai transformé l’eau du Nil en sang vous aviez de l’eau et la plaie ne vous pas atteinte, ainsi lorsque vous ferez mes commandements vous ne manquerez de rien, poursuit-il. C’est-à-dire que nous avons déjà connu cette promesse, nous avons déjà goûté la protection divine, et même si autour de nous ça ne va pas on peut bénéficier d’un privilège que nul ne connaît ! Cela veut dire que ce qu’il se passe autour de nous dans le monde n’est pas une fatalité pour Israël. Le peuple d’Israël ne doit pas se calquer sur ce qu’il se trame ailleurs, nous avons un autre mode de vie parce que nous avons un autre programme. Notre unique souci n’est autre que de suivre les recommandations de D’IEU notre médecin (voir encore Rachi). C’est d’autant plus hallucinant qu’actuel, vrai et plein d’espoir. Cette promesse divine dont on espère tant ne passe qu’à travers notre pratique assidue et sérieuse de la Tora. Suivons les conseils de D’IEU afin que sa promesse se réalise.
Hiloula Rabi H’aïm Falagi ztsal Chabat 17 chévat (30 janvier) Turquie 1787-1868
Dans notre Paracha au chapitre 16 la Tora nous dit que les enfants d’Israël consommèrent la manne dans le désert. Une question a été soulevée de savoir quelle bénédiction ils récitaient avant de la consommer ? Il est évident qu’ils récitaient la bénédiction de «hamotsi leh’em min hachamaïm » (qui fait sortir le pain du ciel). Effectivement au chapitre 16 verset 4 nous voyons que la Tora a nommé la manne comme étant « du pain (leh’em) qui tombe du ciel ». La manne est bien du pain.
Cependant il persiste une question : au chapitre 16 verset 31 la Tora dit de la manne qu’elle était tel « tsapih’it bidvach » et Rachi explique : c’était une pâte frite dans le miel, d’après cela ils devaient faire la bénédiction de mézonot !? Il faut répondre que même si la structure de cette pâte a le statut de mézonot, nous savons que lorsqu’on fixe son repas sur un pain mézonot on dit hamotsi (kovéâ séouda), étant donné que c’est le seul pain qu’ils avaient dans le désert ils fixaient leur repas sur la manne de ce fait elle devient hamotsi.
La main levée
La sortie d’Egypte ne s’est pas faite discrètement mais ‘’Béyad Rama’’ – d’une main levée. Lorsque le peuple d’Israël vit des grands évènements toutes les nations doivent le savoir et le voir, pourquoi ? Parce qu’à travers ces grands moments c’est toute la Gloire Divine qui brille. Israël peut lever la main lorsqu’il montre du doigt D’IEU l’unique sauveur d’Israël et de l’humanité. Tout ça est inscrit dans le chant sublime que les Enfants d’Israël chantèrent lors de leur traversée. On ne s’octroie aucune gloire, on sait reconnaître que seul D’IEU nous porte secours. La sortie d’Egypte est la libération de D’IEU !
Le Gaon Rav Ben Tsion Moutsapi chalita (Dorech Tsion page 297) citant le H’ida zal explique : la main levée est la Tora (peut-être que c’est la raison pour laquelle nous soulevons la Tora avant de la lire – nous voulons exprimer ainsi que seule à travers la Tora nous pouvons nous élever et connaître toute liberté soit- elle… !). C’est par la Tora qu’on sait reconnaître notre supériorité parce qu’elle exprime la supériorité divine. La Tora est notre raison d’être, elle est la raison de notre sortie d’Egypte, elle est l’enjeu de notre entrée en Erets Israël. On peut sortir la main levée parce qu’on emporte avec nous la Tora.
Ici la main levée n’est pas (seulement) celle de D’IEU mais celle des Enfants d’Israël !…
Effacer le nom de Amalek
A la fin de la Paracha la Tora nous raconte (chapitre 17) que Amalek s’est attaqué à Israël. En quoi consiste son attaque ? Le verset (16) dit « acher karéh’a badereh’ ». Rachi traduit : Amalek t’a refroidi ! Effectivement, lorsque les peuples ont entendu ce que le peuple d’Israël venait de vivre (la traversée de la mer et tous les miracles) ils ont eu de la révérence envers Israël. Amalek a refroidi Israël, il s’en prend au peuple d’Israël voulait montrer aux nations qu’il n’y a pas de quoi être impressionné des juifs ! Il est tel le fou qui saute dans une baignoire d’eau bouillante dont personne n’ose rentrer dedans, ainsi il l’a refroidi aux yeux de tous. Rav Chilo ben David (Haparacha Hamah’kima page 435) nous rappelle combien il est grave de refroidir une personne qui est en plein élan d’évolution dans la Tora et es mitsvot. Les phrases du style ‘’arrête avec ta religion’’ ou pareilles insultes sont de l’ordre de Amalek. Mais c’est un test pour l’homme, il ne faut pas se laisser refroidir mais les frigidaires de la société. Lorsqu’on est convaincu on fonce, on fait, on ne se laisse pas emporter par des discours de dissuasion mensonger. Le Gaon de Vilna va jusqu’à affirmer que Amalek se retrouve dans certains responsables communautaires ! C’est incroyable celui qui est à la tête d’une communauté est censé encourager et dynamiser ses fidèles, mais malheureusement ce n’est pas toujours le cas… La Tora n’a qu’un seul mot à dire sur ce genre de Amalek « efface son nom » ! La folie de Amalek, sous toute ses formes, est d’arriver à refroidir même celui qui vient de vivre un miracle a hauteur de la traversée de la mer. La Tora emploie toute la sévérité envers celui qui dénigre l’autre et encore plus lorsque ceci concerne la Tora, parce que Amalek représente la racine de tout le mal qu’il y a dans le monde… Soyons l’ennemi de Amalek, combattons-le de toutes nos forces afin d’avancer sans relâche, ne prêtons pas oreille au détracteur de l’histoire. Effacer le nom de Amalek c’est tout au moins en ignorant les amalekim présents.
Manne. L’apparence de la manne était tel un « zéra gad » (16-31, voir Rachi). Le Deguel Mah’ané Efraïm explique : en hébreu le mot ‘’gad’’ composé des lettres guimel et dalet forment les mots ‘’gomel dalim’’ – Hachem gratifie les démunis. La subsistance matérielle est pure bienveillance divine, que D’IEU offre à l’homme même lorsqu’il n’est pas méritant !
Le Tsitsit et le nazi
La Tora témoigne à propos des Enfants d’Israël « vayaaminou bachem », ils ont eu foi en D’IEU (14-31). Nous récitons ce verset tous les jours dans le passage de ‘’vayochâ’’, cependant nous manquons de l’intégrer en nous correctement. Nous devons faire un gros travail sur notre foi en D’IEU…
Ce sujet de la Emouna est immense, c’est le sujet de la vie. Cette semaine je vous propose une illustration de la force de la foi, racontée par Rav Tsvi Necker chalita (Emouna Chéléma page 198) : Il y avait dans les camps de concentration un homme qui s’évertuait d’apporter de la joie à tout celui qu’il rencontrait ! Lorsque les allemands barbares apprirent cela ils le convoquèrent et lui imposèrent d’arrêter. Mais il se montra ferme et leur assura qu’il n’arrêtera pas.
Lorsqu’un jour un SS l’arrêta et lui imposa de creuser un trou, de se déshabiller pour être jeté dedans après qu’il lui aurait tiré une balle. L’homme s’exécuta mais il n’enleva pas son Talit Katan, il dit au soldat ‘’ça vous ne me prendrez pas’’ ! Le soldat se fâcha et lui ordonna d’enlever ‘’ça’’. Mais l’homme n’obtempéra pas, ‘’personne ne m’enlèvera mon Talit Katan’’. Le soldat lui dit ‘’encore un mot et je te tire une balle mortelle’’. Alors l’homme lui dit ‘’écoute moi bien, mon Talit Katan a quatre coins avec les fils du Tsistit, ils sont mes quatre témoins, et témoigneront en ma faveur qu’un sauvage m’a tué’’. Le soldat ne put supporter sa conviction, il lui ordonna de se sauver avant qu’il ne le tue. L’homme s’enfuira et par des miracles inouïs il parvint à se rendre en Erets Israël et eu une grande famille…
Voilà un court exemple de la force de la Emouna convaincue !
Jusqu’au nez !
La Tora nous décrit la traversée de la mer en ces termes « les Enfants d’Israël sont venus dans l’eau, sèche » (14-22). Nous comprenons bien que « l’eau sèche » cela n’a pas de sens ! Le Midrach (Chémot Raba 21-10) soulève la question, et répond : d’ici nous apprenons que la mer s’est ouverte seulement après que les Enfants d’Israël sont entrés dans l’eau jusqu’au nez, et après l’eau a séché.
Rav Reouven Karlinstein zal (Yéh’i Reouven page 320) dit que nous apprenons d’ici une idée fondamentale : l’homme se doit de faire tout ce qui lui est possible ! On ne demande pas à l’homme d’aller au-delà de ses forces, mais ce qu’il PEUT il DOIT le faire. Si véritablement l’homme a fait TOUT ce qui lui était possible alors D’IEU va aller au-delà de ce que l’homme lui-même espéré. Tant ques les Enfants d’Israël pouvaient avancer dans l’eau la mer ne s’est pas ouverte. Ils devaient aller au maximum d’eux-mêmes c’est-à-dire rentrer dans l’eau jusqu’au…nez. L’homme offre son aide à l’homme uniquement après que celui-ci est allé au bout de lui-même !
Il faut beaucoup de confiance en soi et en D’IEU pour y arriver, mais lorsqu’on y arrive on obtient toutes les faveurs divines même celles qui dépassent les lois de la nature. Il ne faut pas s’enfermer dans un ‘’je n’y arriverais jamais’’.
FONCE
Le Talmud au traité Sota 36A rapporte une étude très profonde entre Rabi Méir et Rabi Yéhouda comment s’est passé la traversée de la mer. Les tribus se disputaient de savoir qui allait sauter le premier dans l’eau, jusqu’à ce que la tribu de Binyamin saute la première (d’après Rabi Méir) ou Nah’chon ben Aminadav (selon Rabi Yéouda). Rav Yaakov Galinsky zal (Véhigadta page 245) nous invite à une réflexion majeure : Il y a ici quelque chose de déconcertant, pourquoi discuter, parler, négocier ? Si tu veux sauter saute ! Si tu penses qu’il faut agir d’une certaine manière, agis, fonce ! De certains qui sont très forts pour conseiller ou se mettre en avant dans toute discussion, par-contre on ne les voit plus lorsqu’il faut agir. Dans la Tora il ne suffit pas d’être bon parleur, ni même bon conseilleur, il faut se mettre à l’œuvre et tout de suite !
Lekha dodi dédié à la bonne santé de Yossef ben H’aya Zari
Le Lekha Dodi est né il y a 21 ans ! Faites un don et recevez toutes les bénédictions divines
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