Les Trois Associés – par Rav Moché Megui, Roch Hayéchiva

La Torah dit (PARACHAT YITRO 20- 12) : « Honore ton père et ta mère afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’ET. Ton D. Te donne ».

C’est un évident devoir de reconnaissance que celui d’honorer ses parents. Ils nous ont tout donné : LA VIE !
Essav, l’impie, changeait de tenue pour se présenter devant son père ITSH’AK :

« DAMA BEN NETINA. » Un gentil a préféré perdre une fortune pour ne pas déranger son père dans son sommeil.
Hakadoch Barouh’Hou, le Grand Associé de nos parents, participe à la création de l’enfant en donnant le souffle de vie afin qu’il vive dans ce monde merveilleux. Le Maître de l’univers a ajouté à ce devoir de reconnaissance la Mitsvah d’honorer ses parents. Il s’agit du 5ème commandement, juste après la Mitsvah de l’observance du Chabbat.

Hakadoch Barouh’ Hou s’adresse à nous en disant : « De même que tu observes le Chabbat kodech par lequel tu proclames que Je suis le créateur, ainsi tu dois honorer tes parents, qui sont mes associés !»

« KAVED ET AVIKHA VEET IMEKHA[Honore ton père et ta mère] ». Le mot KAVED signifie aussi « le poids lourd ». Cela signifie que la Torah nous enjoint de prendre pleinement conscience de cette grande Mitsvah. Car honorer ses parents, c’est honorer HACHEM. A l’inverse, manquer de respect à ses parents, c’est manquer de respect à HACHEM.

Nos maîtres nous enseignent dans le Traité KIDOUCHIN (30 b) : IL FAUT TROIS ASSOCIES POUR FAIRE UN ETRE HUMAIN: HAKADOCH BAROUKH HOU – LE PERE ET LA MERE. Lorsqu’un homme honore son père et sa mère, Hakadoch Baroukh Hou dit « J’en tiens compte comme si J’habitais avec eux et comme si J’étais honoré.»

Mais si l’homme manque de respect à ses parents, Hachem dit : J’ai bien fait de ne pas demeurer parmi eux »
Généralement, une Mitsvah nécessite que l’on récite une Bérakha « Acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou … ». Mais pour la Mitsvah d’honorer ses parents, nos sages n’ont pas institué de Bérakha. Car cette Mitsvah n’a pas de limites dans son exercice, et l’on peut toujours faire mieux. Cependant il elle est difficile d’accomplir cette Mitsvah parfaitement, afin d’atteindre le résultat d’apporter une satisfaction totale à ses parents.

La Torah prescrit une deuxième Mitsvah : CRAINDRE SES PARENTS. Il est très important de mettre en pratique cet autre Commandement de la Torah (VAYIKRA 19- 3) : « Vous craindrez chacun sa mère et son père », car la Torah dit aussi (DEVARIM 6-13) « Tu craindras l’ET. TON D. »

Le profond respect dû à HACHEM doit être appliqué affectueusement à ses chers parents ».

Cette semaine un grand maître de la Tora nous a quittés, le Gaon et Tsadik Rav Mechoulam David Halévi Soloveitchik ztsal, fils du Rav de Brisk ztsal.

C’est une grande perte pour tout le peuple d’Israël et cela doit nous réveiller encore plus. On ne peut pas rester insensible lorsqu’un grand maitre décède. La vie change. On doit prendre sur soi de bonnes résolutions afin qu’Hachem nous protège et nous annonce des bons décrets. On doit s’investir encore plus dans l’étude de la Tora. Que son mérite rejaillisse sur tout Israël et sur toute la planète.
Voici quelques réflexions sur la paracha inspirées de son livre : ‘’Chiouré Hagramad Halévi Al Hatora’’.


La Tora ouvre par l’histoire de Yitro qui a entendu tout ce que D’IEU a fait à Israël (18-1). La question s’impose voilà qu’au chapitre 18 verset 8 la Tora nous dit que Moché a raconté à Yitro tout ce que D’IEU a fait au peuple d’Israël, pourquoi Moché avait-il besoin de raconter à Yitro tout ce qu’ils ont passé puisque Yitro le savait déjà ? Il est vrai que Yitro avait déjà tout entendu mais Moché va lui conter les évènements en détail ! (un détail peut tout changer, il ne suffit pas de connaître la Tora en général, d’un point de vue global, il faut chercher le moindre détail, et, bien souvent c’est dans le petit détail qu’on ignore ou qu’on pense anodin que se trouve la grandeur et la puissance divine !).

Après ce qu’il avait entendu et ce que Moché lui a raconté, la Tora nous dit que Yitro récite une bénédiction (18-10) « Béni soit D’IEU qu’IL vous a sauvé de l’Egypte de la main de Parô et qu’IL a sauvé le peuple de la main de l’Egypte ». Bien évidemment la répétition de ‘’IL vous a sauvé’’ nécessite éclaircissement. Le Rav de Brisk ztsal expliquait : l’Egypte renferme deux drames, 1) l’exil, 2) l’esclavage. (l’exil en soi est un drame même lorsqu’Israël n’est pas assujetti aux différentes formes d’antisémitisme, c’est-à-dire même si Israël est bien accueilli dans les pays qui lui ouvrent ses portes, le simple fait d’être mêlé aux nations est un drame, un des plus connus et dramatiques est l’assimilation sous tous ses aspects…). Moché et Aharon n’ont pas subi l’esclavage, telle toute la tribu de Lévi, cependant ils ont connu le premier drame celui de l’exil même. D’après cela on peut mieux comprendre notre verset ; ‘’IL vous a sauvé de l’Egypte’’ – c’est-à-dire que D’IEU vous a libéré de l’exil, dans lequel même Moché et Aharon faisait partie ; et, ‘’qu’IL a sauvé le peuple’’ se rapporte sur l’esclavage dont le peuple a subi. (il nous faut bien comprendre que l’exil est un drame en soi indépendamment du fait que les peuples nous accablent, Moché et Aharon et toute la tribu de Lévi n’ont rien subi de la souffrance de l’esclavage, mais ils n’étaient pas moins en exil, c’est l’exil doux, Yitro dans sa grande sagesse a bel et bien compris ces deux notions de l’exil, du voyage d’Israël dans le temps et l’espace, on peut un peu goûter au concept de ‘’galout hanefech’’- l’exil de l’être !…) Le Gaon Rav Mechoulam David ztsal né en 1921 en Biélorussie issu de la grande famille Soloveitchik et succédant à ses ancêtres de la dynastie de Brisk, a su traversé les différents périples de l’exil par la foi extrême en D’IEU et l’étude assidue dans la Tora, ce n’est que par ces deux piliers qu’Israël survit en exil et en sort.

Comme ses pères il a continué a enseigné ces deux valeurs fondamentales de la vie du juif, du Ben Israël, et ce dans l’exigence du moindre détail de la Tora. Jamais et sous aucun prétexte la Tora ne connaît de souplesse, de compromis et d’arrangement quelconque. C’est à l’homme de se plier pleinement à la volonté divine. L’école de Brisk dont il a transmis le mode de vie reçu depuis le Bet Halévi, Rav H’aïm de Brisk et le Rav de Brisk – son père, est une école qui rappelle la pleine rigueur de la pratique et de l’étude de la Tora. Guerre et Shoa n’ont en rien entaché leur conviction pure et intègre de la soumission absolue de l’homme à D’IEU ! A notre tour de nous inspirer de cette grande école qui a vu dans la Tora l’unique raison de notre existence. La perte est indescriptible. Que D’IEU envoie la consolation à tout le peuple d’Israël.

Peut-être n’avait vous jamais entendu parler du Rav ztsal, pour ma part il était un devoir de lui rendre hommage puisque même si je ne l’ai pas connu personnellement j’étudie ses livres…

Les 10 Commandements… du Couple – par Rav Imanouël Mergui

Cette semaine la Tora nous raconte que les Enfants d’Israël sont au pied du Mont Sinaï pour recevoir la Tora. C’est sous la forme des ‘’Dix Paroles’’ que toute la Tora leur a été transmise. Cela peut vous paraître bizarre de lire que ces dix paroles sont liées au Couple ! Parce que nous les lisons sans les ramener à nous de façon concrète, on les lit de manière œcuménique avec une froideur déconcertante et sans aucun élan.

Je vous propose une lecture vivante et quotidienne des Dix Paroles.
1ère Parole : « Je suis D’IEU ». Cette première Parole nous rappelle le commandement de la Foi en D’IEU. Le couple doit se rappeler que D’IEU réside dans le couple. Qu’il faut prier à D’IEU pour connaître un couple heureux. Que le couple doit suivre la volonté de D’IEU, cela fait partie du programme du couple. Celui, et celle, qui croit en D’IEU ne divorce jamais, ne se dispute jamais…

2ème Parole : « Tu n’auras pas d’autre dieux ». Tu n’auras pas d’autre conjoint. La fidélité et la confiance sont la base du couple.

3ème Parole : « Tu ne prononceras pas le nom Divin en vain ». Celui qui pense qu’il s’est trompé de conjoint, ne fait que blasphémer puisque le couple est défini par D’IEU, comme dit le dicton Talmudique ‘’MéHachem, Icha Léich’’. Ta femme, ton mari, te vient de D’IEU. Cette Parole renferme également le devoir de faire attention comment on parle de son conjoint…

4ème Parole : « Chabat ». Tout d’abord il faut bien comprendre que le jour de Chabat est un jour sacré pour le couple, en ce jour on peut renforcer son histoire et la vivre à une dimension de sainteté extrême, sans histoire, dans le charme le plus absolu. Chabat c’est l’anniversaire et la fête du couple chaque semaine.

5ème Parole : « Respect des Parents ». Respecter l’autre est une valeur qui s’impose dans la vie, mais encore plus dans le domaine du couple, le respect c’est la survie du couple, le respect verbal et physique c’est l’oxygène du couple. Il faut noter encore un point fondamental : le respect d’entre les conjoints est vital face aux enfants, si les parents ne se respectent pas en présence des enfants ils perdent toute crédibilité et efficacité dans le domaine de l’éducation.

6ème Parole : « Le Meurtre ». Le couple c’est LA vie ! Ceux qui ne se marient pas sont morts. Ceux qui détruisent leur couple ne font que détruire leur propre existence.

7ème Parole : « L’Adultère »… C’est très clair !

8èmeParole: «Le Vol» .Ne pas voler autrui certes, mais également ne pas voler son conjoint !

9ème Parole : « Prononcer un faux témoignage ». Attention de ne pas mentir à propos de son conjoint. Quand tu parles à ta mère de ta femme, ou de ton mari, ne raconte que du bien et ne cesse de le/la complimenter. Ne te plains jamais de ton conjoint chez ta mère !

10ème Parole : « La Convoitise ». Cela implique tout d’abord de ne pas être jaloux du couple voisin. Ne compare pas ton couple aux autres, tu ne feras que détruire le tien. Mais cela implique également que chaque conjoint ne doit pas être jaloux de l’autre conjoint ! Ces 10 commandements sont appelés les 10 Paroles. L’exercice de la Parole c’est l’exercice même du couple quand parler, et surtout apprendre à se taire !
Le couple ne se construit pas dans la communication, c’est un mensonge, un leurre. Apprends à retenir ta langue tout ira bien.
De ta bouche ne doit sortir que compliments et encouragements, c’est tout rien d’autre !

Numéro Spécial Anniversaire ! – Le premier numéro du Lekha Dodi a vu le jour

Parachat Yitro 5760 (2000)

Pour ouvrir ce premier numéro nous avions publié le texte suivant :
« Le Juif et le Temps : ceci n’est pas une rubrique météo… Le temps est libre et fugace. Chacun le perçoit selon l’humeur de son âme. Temps qui passe doucement et/ou qui s’enfuit si vite. Le juif vit et se réalise avec le temps, mais, la particularité du juif est de ne pas être figé par le temps. L’histoire de la Tora n’est pas un passé mais un présent puisque son message traverse toutes les périodes et toutes les époques. il en est de même pour notre publication ». 21 ans après !, je rajoute : « le temps est l’élastique de la vie, nul besoin de s’accrocher à une corde pour sauter dans le vide. Le temps passe mais l’homme devient. Notre vie ne tient qu’à une seconde, mais cette seconde prend le sens de l’éternité si elle est remplie de Tora et de bonnes actions. Le temps prend le sens que tu lui donnes. Avec l’aide de D’IEU et d’une équipe remarquable – parmi laquelle je compte mon Père Rav Moché Mergui chalita ainsi que les encouragements de ma Mère chétih’yé, nous avons partagé avec vous des milliers de messages tirés de notre Belle Tora vivante en adaptant ses messages à l’homme de notre société moderne sans la rendre libérale et sans perdre de sa saveur. La force de la Tora c’est de garder sa rigueur et sa saveur en tout temps sans ne rien lui retirer en la conservant de la façon la plus stricte ! Merci de nous avoir suivis toutes ces années. Alors pandémie, guerre, drame etc., rien ne nous a freiné avec l’aide miraculeuse d’Hakadoch Barouh’ Hou, parce que ce n’est que pour sa Gloire que nous avons œuvré. Poursuivons l’aventure ! Créons le meilleur, même si les médias nous présentent de façon mensongère que la vie est dramatique, la Tora quant à elle nous présente la vie comme un bonheur absolu plein de joie et de bonheur à l’infini.

Je vous invite encore une fois à investir dans le plus beau projet de la vie : LA TORA. Envoyez vos dons à nos institutions pour faire fleurir la vie dans un monde fané. Que le mérite de la Tsédaka et de l’étude de la Tora vous apporte tous les bonheurs promis par Hakadoch Barouh’ Hou au-delà de la fin des temps »..

Rav Imanouë Mergui

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