Diffusé par La Yéchiva Torat H’aïm Cej – Nice

« Attendre pour Comprendre » par Rav Moché Mergui – Roch Hayéchiva

Moché Rabbénou, l’homme « incirconcis de lèvres », l’homme qui n’arrive pas à s’exprimer correctement ? se permet de poser deux questions à Hachem : « Mon Seigneur, pourquoi as-Tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi m’avais-Tu envoyé ? Depuis que je suis allé chez Pharaon pour parler en Ton Nom, il a fait du mal à ce peuple et Tu n’as point sauvé Ton peuple. » (Chémot 5 versets 22 et 23).

Moshé Rabbénou veut ainsi dire : j’ai en effet demandé à pharaon de laisser partir les Béné Israël pour qu’ils célèbrent Ton culte dans le désert, mais non seulement je n ai pas obtenu de réponse positive, et pire la situation s’est dégradée car pharaon ne fournit plus la matière première pour fabriquer les briques et le peuple est désespéré.

Dans la Emouna, il existe un principe fondamental : « En léharer ah’ar midotav. » L’homme n’a pas le droit de douter du Comportement divin. Il doit avoir toute confiance, une totale Emouna dans les Décisions divines et ne pas poser la question Pourquoi !

La Torah ajoute (Chemot 6-1 « Hachem dit à Moché : ‘Maintenant tu vas voir (et comprendre) ce que Je vais faire à pharaon, car c’est à cause d’une Main puissante qu’il les laissera partir, et avec une main puissante qu’il les chassera’. »

Deux questions se posent : pourquoi y a-t-il marqué deux fois « la main puissante », et pourquoi faut-il chasser les Hébreux ? Le Rav Soroskine zal explique : la première Main puissante, c’est par elle que pharaon doit comprendre qu’il doit laisser partir les enfants d’Israël pour servir Mon culte dans le désert. La deuxième main puissante, c’est pour les Béné Israël, car ce n’est pas évident de quitter son pays natal, c’est-à-dire ici l’Egypte. Même face à l’atroce poids de l’esclavage et aux très pénibles et épuisants travaux, ils envisageront difficilement de partir. Finalement phraraon devra les chasser pour les arracher totalement d’un système qu’ils ne savaient pas comment quitter.

La Parachat VAERA, dans le verset 5 du chapitre 6, édicte : « Rassure les enfants d’Israël et dis-leur : ‘Je suis Hachem, Je vous ferai sortir de dessous les corvées de l’Egypte, Je vous sauverai de leur servitude, Je vous délivrerai avec un bras étendu. Je vous prendrai pour Moi comme peuple et Je serai pour vous un D. et vous reconnaitrez que Je suis Hachem votre D. Qui vous aurai fait sortir des corvées d’Egypte, et Je vous conduirai vers le pays que J’ai promis aux Patriarches’». « En léharer ah’ar midotav ».

IL FAUT SAVOIR ATTENDRE POUR COMPRENDRE !

Lekha dodi dédié à la bonne santé de Yossef ben H’aya Zari

Parô le gringalet – par Rav Imanouël Mergui

Pendant la plaie du sang, alors que l’Egypte manque d’eau, la Tora nous raconte que les sorciers firent pareil ! Alors Parô endurcit son cœur, n’écouta point Moché et Aharon, il se détourna et ne pris pas considération de ce qu’il se passa autour de lui (Chapitre 7 versets 22 et 23).

Notre grand Maître Rav Wolbe ztsal fait remarquer (Chiouré H’oumach page 70) que Parô est atteint d’une insensibilité quelque peu déconcertante : il ne tient pas compte de ce qui se trame autour de lui ! Il y a malheureusement des gens comme ça qui ne se soucient pas de ce qui se passe dans le monde. La pandémie, notamment, unique dans l’histoire que nous vivons actuellement laissent de nombreux gens complètement insensibles et irresponsables. Et, je ne parle pas ici uniquement du non-respect des règles de santé ou des lois régies par la loi en l’occurrence. Je parle ici du regard que la Tora nous demande d’avoir dans ces moments. Chaque plaie qui touche le monde a un sens bien particulier. De certains qui se disent que c’est comme ça et qu’il n’y a rien à faire. La vie continue, d’un côté c’est bien, il ne faut pas déprimer, néanmoins il ne faut pas faire comme si rien ne se passait.

Pourquoi Parô s’en va comme s’il n’y avait pas de problème ? Rachi (verset 22) explique que Parô se dit qu’il n’y a rien d’exceptionnel dans cette plaie puisque les sorciers égyptiens arrivent à faire la même chose ! Voilà ce qui tue l’être et sa réflexion : l’autre fait pareil. Cela refroidit son élan. Peu importe que les sorciers fassent ce que Moché et Aharon font, bouge-toi, il se passe quelque chose ici. Quel que soit la source de l’évènement, que tu la comprennes ou non, que tu appelles cela le divin ou la nature, comment tu peux te détourner et faire comme si de rien n’était ?! C’est ahurissant, déconcertant, délirant. Appelle le phénomène comme tu veux, mais bouge-toi. Ici Parô a signé sa fin, sa défaite. Son désintéressement face à la situation prouve qu’il est un gringalet, un être inanimé de sens et de vie. N’oublions pas qu’il est le roi et qu’il devrait prendre la situation très au sérieux. Imaginez ce que veut dire qu’un peuple tout entier se retrouve sans eau. L’eau c’est la vie… Alors le discours ‘’qu’est-ce qu’on peut faire, c’est comme ça c’est tout’’ doit disparaître de notre bouche. Il y a toujours quelque chose à faire, à corriger, à améliorer, à inventer… Si rien ne se passe, si la vie suit le cours de la fatalité ce n’est que le reflet de celui qui attend que les évènements passent d’eux-mêmes. La vie n’est pas un arrêt de bus où on attend, sois le chauffeur plutôt que le voyageur. On se tient là à la première plaie qui accable l’Egypte et celui qui se dit roi rentre chez lui, vie sa vie sans aucune réflexion si ce n’est que de dire que rien d’exceptionnel ne se passe puisque les sorciers qui manient la nature savent en faire autant. Ne perdons pas notre sensibilité, elle anime notre vie et lui donne un sens. Et… il y a tellement de choses à faire, pour faire disparaître totalement le coronavirus, ou même s’il est encore là et que nous ne pouvons opérer sa disparition nous détenons totalement le futur de notre vie en nos mains ! Prière, Tsédaka, Téfila, Limoud Tora… De même que le coronavirus a modifié notre vie, ne vivons pas ce phénomène comme une fatalité mais soyons plus forts, modifions notre vie pour modifier le coronavirus. Poursuivons nos efforts encore plus fort pour remporter cette bataille exceptionnelle qui n’a d’autre enjeu que de nous élever plus haut…

Rav Yéochoua Leiv Diskin zal Hiloula mercredi 29 Tevet – 13 janvier

Suite à la plaie de barad – la grêle, le pharaon appelle Moché et Aaron leur disant qu’il reconnaît avoir fauté envers D’IEU, et leur demande de prier à D’IEU pour stopper la plaie (Vaéra chapitre 9 versets 27 et 28). Moché lui promet de prier à l’extérieur de la ville (verset 29) ! Rachi explique : il ne pouvait pas prier dans la ville car elle était pleine de cultes idolâtres. Bien évidemment la question s’impose : pourquoi précisément pour la plaie de la grêle Moché précise qu’il ne peut pas prier dans la ville ; si elle est pleine d’idolâtrie il est clair que pour aucune des plaies il a pu prier dans la ville, alors pourquoi le préciser seulement à la septième plaie ?

Le Rav explique : la grêle a certainement détruit tous les éléments idolâtres, même les animaux symbolisant l’idolâtrie du culte égyptien ont péri durant la grêle, on aurait pu penser qu’à ce moment là la prière dans la ville serait autorisée. Moché veut dire à Parô ta ville est tellement souillée que même s’il ne se trouve plus d’éléments perturbateurs je ne peux prier en cet endroit !

Il ressort du commentaire du Rav que la souillure d’un endroit et son improbabilité à la prière va au- delà des éléments matériels qui l’ornent. Les activités qui s’y trouvaient sont dérangeantes même dans l’esprit !

Rav Chimchon Refael Hirch zal Hiloula lundi 27 Tevet 11 janvier

Au chapitre 7 versets 15 de la Parachat Vaéra, commencent les 10 Plaies. La première est la transformation de l’eau du Nil en sang. Le verset 1è explique le sens de cette plaie « ainsi D’IEU a dit : par cela tu sauras que Je suis D’IEU ». La première plaie a donc l’enjeu de faire savoir au pharaon et au peuple égyptien, et de ce fait à toute l’humanité ‘’Je suis D’IEU’’. Que contient cette affirmation ?

Le Rav explique : sache que l’instant présent ainsi que l’instant suivant n’est pas la conséquence évidente du concept de la causalité établie depuis des millénaires! Chaque instant de la vie est l’expression de Ma volonté absolue et non subjective, le futur est entre mes mains de le forger librement sans aucune contrainte et devoir.

Il ressort du commentaire du Rav l’idée suivante : La causalité des évènements se dément par la foi en D’IEU ! La foi en ‘’Je suis D’IEU’’ implique l’aventure d’un futur inconnu ne répondant qu’aux lois divines. L’homme n’a aucun accès dans le futur, il n’a qu’a s’en remettre en D’IEU pour s’assurer d’un futur meilleur et indépendant de toute cause !

Le Respect

Au chapitre 6 verset 26, lorsque la tora parle de Moché et Aharon il est dit « il est Aharon et Moché ». Le verset suivant (27) dit « il est Moché et Aharon ».

La question s’impose : pourquoi utiliser un singulier pour parler de deux personnes ?
Nous allons y répondre à travers une autre question : pourquoi une fois Moché est cité après Aharon et l’autre fois c’est Aharon qui est cité en second? Et oui même cela a son importance (lorsqu’on ne vous cite pas en premier comment vous sentez-vous ?!). Rachi commente : parfois la Tora nomme Aharon avant Moché et parfois elle nomme Moché avant Aharon pour nous dire qu’ils sont égaux et ne forment qu’un. De quelle égalité s’agit-il ? Lorsqu’on découvre leur vie au fil des Parachiot on peut constater que rien de semblable ne se trouve en eux ! Ils sont si différents.

Rav Wallah’ (Maâyan Hachavouâ page 100) rapporte l’idée de Rabi Yossef Karo zal : Moché a atteint un haut niveau de prophétie et de proximité avec D’IEU, il dépassait le niveau de Aharon et pourtant Moché ne manquait pas de témoigner du respect envers Aharon son grand-frère ! Et, Aharon alors qu’il était l’aîné de Moché il le respectait grandement de par sa mission et son niveau supérieur. Ils sont égaux dans le respect mutuel qu’ils se témoignaient.
C’est le sens du singulier utilisé pour parler d’eux. La grandeur de l’homme se définit par le respect qu’il témoigne à autrui, et ce même si je suis supérieur je sais respecter celui qui est inférieur, parce qu’en chacun se trouve un atout que tu ne possèdes pas. Si tu te crois supérieur en tout domaine tu es orgueilleux, tu n’es pas grand, tu prouves ta petitesse. Moché et Aharon savent se témoigner du respect l’un envers l’autre parce qu’ils savent regarder la qualité de l’autre. C’est peut-être pour cela qu’ils ont été choisis pour libérer Israël de l’exil. La Guéoula commence là où tu sais laisser la place à l’autre…

Israël, mission nationale

Au chapitre 6 verset 13 la Paracha dit « et D’IEU parla à Moché et Aharon, IL les ordonna à propos des Enfants d’Israël, et à Parô roi d’Egypte de sortir les Enfants d’Israël de la terre de l’Egypte ». S’il apparaît du verset que la parole adressée à Parô c’est de faire sortir les Enfants d’Israël de l’Egypte, il n’apparaît pas ce que moché et Aharon devaient ordonner aux Enfants d’Israël ? Le Rav de Brisk zal (rapporté dans Chaï Latora page 204) explique : Moché et Aharon devaient expliquer l’enjeu net la raison de la sortie d’Egypte, comme il est dit au chapitre 6 verset 7 « Je vous prendrais en tant que peuple et Je serais pour vous le D’IEU » – les Enfants d’Israël devaient accepter sur eux de devenir le peuple de D’IEU ! La sortie d’Egypte dépasse la liberté d’un peuple esclave uniquement. Il fallait être conscient qu’une nouvelle mission nous attendait et qu’une nouvelle page s’ouvrait à nous : devenir le peuple de D’IEU dans tout notre être et pleinement. Désormais D’IEU ne se limite pas à quelques hommes qui Le reconnaissent, tels Avraham, Yitsh’ak et Yaâkov, c’est une nation entière qui va aussitôt jouer ce rôle. Le rapport de l’homme avec D’IEU n’est pas l’histoire de l’individu mais l’histoire d’Israël depuis sa naissance et ce jusqu’à la fin des temps.

Mikwé

Les Dix Plaies que D’IEU a envoyé sur l’Egypte répondent au principe de ‘’mida keneged mida’’ – mesure pour mesure ; de ce que les égyptiens ont fait souffrir les Enfants d’Israël ainsi à leur tour ils doivent payer par la même mesure (nous avons longuement développé cette idée dans notre ouvrage ‘’Tourment et Espoir’’ – étude consacrée à la Thorapie des Dix Plaies…). La première plaie qui a frappé l’Egypte est la transformation des eaux égyptiennes en sang. Pourquoi ? Le Midrach Tanh’ouma explique : les égyptiens empêchaient les femmes d’Israël de se tremper au Mikwé ! Ils ne les laissaient pas se purifier de l’impureté de leur menstruation. Le Tana Dévé Eliyahou (chapitre 7) précise que les égyptiens ne donnaient pas d’eau aux Enfants d’Israël pour remplir leur Mikwé, alors leurs eaux furent transformées en sang. La motivation de cet empêchement de la part des égyptiens provenait du fait qu’ils savent que si la femme ne s’immerge pas au Mikwé cela interdit l’intimité du couple et de ce fait freine la procréation. Les maris qui empêchent leurs épouses d’aller au Mikwé ou les épouses qui refusent cette belle mitsva de la Tora ne font que poursuivre le massacre égyptien à l’égard d’Israël. Barouh’ Achem à Nice nous avons deux Mikwé supers, modernes et agréables, ne ratez pas cette mitsva essentielle qui assure la pérennité d’Israël et nous sauve de biens de maux (Mikwé A.T.I.S. 0611501319/0624998358 – Mikwé H’abad 0770770613).

Comment bénéficier de la Clémence Divine

Au chapitre 9 verset 30 la Paracha nous parle de la plaie de ‘’barad’’ – la grêle. On peut constater une expression très rare dans la Tora, les deux noms divins figurent ensemble ‘’Hachem Elokim’’. On n’est peut-être pas sensible à ce phénomène rarissime. Le nom de Hachem renferme l’idée de la clémence divine. Le nom Elokim exprime le jugement divin. Comment ces deux noms cohabitent ici ? Le Gaon Rav Yitshak Zilberstein chalita (Alénou Léchabéah’ page 169) écrit une réponse géniale et fondamentale : les Sages enseignent que pour la plaie de la grêle, le feu et l’eau se sont unis et ont fait la pai pour réaliser la volonté divine (voir rachi 9-24), il s’est produit là une grande sanctification du nom divin, alors toutes les caractéristiques divines se sont également réunies ; car, là où le nom de D’IEU est mis en avant alors toutes ses règles, et notamment sa miséricorde sont présentes ! Si nous étions conscients de cette règle avancée ici par le Rav, nous passerions notre temps à diffuser le plus grandement possible le nom de D’IEU dans le monde. La règle est simple : si tu fais de D’IEU UN D’IEU, IL fera de toi un homme ! Si l’homme se soucie de D’IEU alors de toute évidence D’IEU se souciera de lui. Soyons honnêtes, qu’est-ce que nous faisons pour D’IEU dans notre vie?!?! Certainement pas assez. Notre investissement sur terre en faveur de la Gloire d’Hakadoch Barouh’ Hou nous vaut toute sa rah’amim !…

Lekha dodi dédié à la mémoire de Netanel Yossef ben Chlomo

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