Le Lekha Dodi de cette semaine est dédié aux blessés de Méron en leur souhaitant Réfoua ChélémaAinsi qu’à tous les malades d’Israël. Le Lekha Dodi de cette semaine est dédié aux 45 victimes de Méron, zih’ronam livrah’a !

« Rétablir notre relation avec D’IEU ! » par Rav Moché Mergui, Roch Hayéchiva

Avant tout, je veux exprimer aux familles endeuillées à Méron mes condoléances, et à tout le klal Israël, l’expression de notre chagrin devant la terrible catastrophe intervenue à Lag Ba Omer. Puisse Hachem apporter la Refoua Chelema aux blessés et la consolation aux épouses, enfants et parents qui ont perdu un mari, un père, un ou des fils. Je partage avec vous toutes et tous cette détresse qui nous unit pour l’élévation de chacune des âmes des défunts.

La Torah dit (Parachat BEH’OUKOTAÏ 26-42) : « Je me souviendrai de Mon Alliance avec Yaakov et aussi de Mon Alliance avec Ytsh’ak et aussi de Mon Alliance avec Avraham, Je me souviendrai ».

A ce sujet il y a lieu de s ‘interroger.

1/ Pourquoi la Torah présente l’Alliance de Yaakov avant celle de son père Itsh’ak et de son grand- père Avraham ?

2/ Pourquoi le verbe « Je me souviendrai » est-il mentionné pour Yaakov et Avraham, et non s’agissant d’Ytsh’ak !

3/ Pourquoi l’orthographe du nom Yaakov comprend-elle un Vav supplémentaire ?

Rachi explique la raison pour laquelle les noms des Patriarches sont placés en ordre inverse. C’est pour nous dire que les mérites de Yaakov, le plus jeune des Patriarches, suffiraient pour que JE Me rappelle favorablement des Bené Israël, sinon ce seront les mérites d’Ytsh’ak, et sinon les mérites de Avraham combleront.

« Je me souviendrai » n’est pas mentionné pour Ytsh’ak, parce que la montée en sacrifice d’Ytsh’ak est toujours présente devant MOI, comme si ses cendres étaient accumulées sur l’autel des sacrifices.

Dans ce verset, le nom de Yaakov est écrit avec la lettre Vav, et cela à 5 reprises dans la Torah. Autre question : Pourquoi le nom de Yaakov est-il plein et le nom du prophète Eliyahou est-il écrit 5 fois sans Vav : « Eliya » ? C’est parce que Yaakov Avinou a pris en gage la lettre Vav et la promesse du prophète Eliyahou qui annoncera la Délivrance des Béné Israël de l’exil !

Le nom de Yaakov est ainsi mentionné en premier dans ce verset, car il était le seul à connaître la fin des temps. Il est impatient de voir sa prophétie se réaliser : l’arrivée du Machiah’ !

Le H’atam Sofer nous donne une explication supplémentaire : le nom de Yaakov, avec la lettre Vav, est composé de 5 lettres. En additionnant les 4 lettres du nom de Ytsh’ak aux 5 lettres du nom de Avraham, et en ajoutant le nombre de lettres des noms des 4 Matriarches (c’est-à-dire Sarah : 3- Rivka : 4, Rah’el : 3 et Léa : 3), on obtient le chiffre 27. Or le nombre 27 représente les 22 lettres de l’alphabet + les 5 lettres finales. Cela signifie que c’est par l’étude de la Torah que nous faisons rapprocher de nous les pas du Machiah’.

Lorsque Eliyahou Anavi viendra si D. veut prochainement, Yaakov Avinou lui rendra la lettre Vav qui était conservée. Ainsi l’addition des lettres des 3 Patriarches et des 4 Matriarches sera de 26, qui est la valeur numérique du Nom divin, le Tétragramme.

La prophétie de Zacharie se réalisera : « Alors Hachem sera ROI sur toute le terre, en ce jour le nom de Hachem sera UN, et UNIQUE sera son NOM. » (14-9)

La triple Alliance marque la fin des 48 malédictions, afin de nous encourager et de nous rappeler que les malédictions, loin de nous démoraliser, ont pour but de nous remettre en question, afin de rétablir et consolider notre relation avec Hachem.

L’aventure du moi 3 – par Rav Imanouël Mergui

Trois fois par jour dans nos prières quotidiennes, nous récitons la prière du ‘’modim’’. Dans cette prière nous proclamons notre gratitude envers D’IEU pour tous ses bienfaits à notre égard. Nous y disons notamment ‘’véâl nichmoténou hapékoudot la’h’’ – pour notre âme qui t’es confié ! Il est de notre devoir de dire merci dès le lever parce que D’IEU nous rend notre âme ! Sommes toutes D’IEU ne nous doit rien du tout, et tout ce qu’il nous offre est pur cadeau. Et, au fil de la journée, nous Lui proclamons encore par trois fois le fait qu’IL s’occupe de notre âme ! D’IEU ne se soucie pas uniquement de nos besoins matériels mais même de notre âme. Quel est ce soutien divin dont notre âme nécessite ? Il faut avant-tout bien définir l’âme pour comprendre ses besoins. Toutefois dans un premier temps ici nous exprimons notre reconnaissance au fait que D’IEU entretienne notre âme en nous et ne la rappelle pas vers Lui. Le temps de la vie, quand bien même est-il défini par D’IEU, nous l’ignorons, et à notre échelle Il peut à tout moment reprendre son bien. L’âme est divine et elle appartient à D’IEU. Il nous la prête.

Il s’inscrit dans le programme de l’aventure de l’être cette faculté de remercier ! Pourquoi ? La reconnaissance des bienfaits n’est pas qu’une vertu parmi toutes les autres vertus, elle est l’essence de notre être. Cela peut paraître paradoxal parce que remercier c’est se tourner vers l’autre, c’est prendre conscience que l’autre a fait quelque chose pour moi et lui exprimer ma gratitude. On ne voit pas très bien pourquoi est-il si essentiel que de dire merci. On est scandalisé lorsqu’une personne ne nous dit pas merci, mais on oublie souvent à notre tour de dire merci aux autres. On comprend le besoin du merci. Pourquoi ?

Lorsqu’une personne nous dit merci on apprécie le fait de lui avoir apporté quelque chose dans sa vie, comme si maintenant sa vie était marquée de notre emprunte. En d’autres termes on se sent utile face à une personne qui était dans le besoin, on existe même à travers ce qu’on apporte à l’autre. On exprime notre personne dans ce que nous apportons aux autres. En simple dire merci, comme recevoir le merci, c’est reconnaître nos faiblesses et notre besoin de se tourner vers autrui pour qu’il nous aide. Les orgueilleux ne disent pas merci, comme si tout ce qu’on faisait pour eux était normal ou un dû. Peut-être est-ce vrai que l’on se doit d’aider l’autre mais ceci n’enlève en rien son devoir de remerciement. Remercier c’est le plus bel exercice de la vie, c’est dire qu’on se méconnaît et qu’on a besoin d’autrui. Et là commence notre aventure, connaître nos limites, nos besoins, notre faculté d’être dépendant de ses parents, son conjoint, sa famille, son patron, son employé, le commerçant, le client etc. etc. Il n’y a rien de honteux ou de rabaissant que d’affirmer sa faiblesse à l’autre et de lui demander de nous venir en aide.

A fortiori lorsqu’il s’agit de notre rapport à D’IEU. Sans Lui on ‘’a rien’’. Sans Lui on ‘’est rien’’.

Notons que la bénédiction de ‘’modim’’, de l’expression de notre gratitude envers D’IEU vient en fin de prière ! C’est après qu’on a demandé à D’IEU toutes nos requêtes, qu’on arrive vers la fin de la prière pour lui dire merci. Intéressant qu’on ne commence pas la prière par dire merci ! Pourquoi ? A réfléchir…

Mais peut-être, justement après avoir récité nos demandes, nous avons pris conscience de tout ce qu’il nous manque, donc de nos faiblesses et de ce nous sommes sans lui, alors on dit merci qui est cette même prise de conscience !

Le moi commence là où on ignore ce que nous sommes.

C’est un peu ça toute la prière, se rapprocher de D’IEU certes, mais également, voire surtout, se rapprocher de soi !

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Parachat Béhar-Béhoukotaî

La promesse divine

Dans notre Paracha la Tora nous parle du commandement de la ‘’chémita’’ – en simple ce commandement consiste à ne pas travailler la terre, en Erets Israël tous les sept ans. Aucun travail agricole ne doit être effectué durant toute année. Cette mitsva est encore pratiquée de nos jours ! L’exclamation interrogative de l’homme est évidente « comment allons-nous manger si nous ne travaillons pas la terre », notre paracha rapporte cette interrogation de l’homme qui paraît normale ! Voir chapitre 20 verset 21. Et la réponse de D’IEU se fit sans attendre, dans le même verset D’IEU dit « j’ordonnerais ma bénédiction durant la sixième année » – c’est-à-dire si vous pratiquez la chémita alors je ferais en sorte que la sixième année produise suffisamment pour vous nourrir même lorsque la terre chômera durant une année.

RabI Yérouh’am ztsal (Daat Tora page 242) fait un constat intéressant : d’ordinaire on dit à l’homme de ne pas s’appuyer sur les miracles, et ici c’est D’IEU lui-même qui nous assure le miracle !

Etendons l’idée de Rabi Yérouh’am : là où D’IEU promet miracle l’homme a du mal à Le suivre, et l’homme réclame miracle où D’IEU ne l’a pas promis !

Rabi Yérouh’am poursuit : ce miracle a également été prononcé par D’IEU à propos du Chabat « faites Chabat et je vous donnerais double part le vendredi » – voir Chémot 16-21.

Pourquoi refusons-nous la promesse divine si clairement prononcée dans la Tora, fais Chabat tu auras la bénédiction. Pourquoi n’avons-nous pas confiance en D’IEU lorsqu’IL promet de ne pas nous abandonner.

Mais pourquoi nous lui demandons miracle là où il n’y a pas de promesse…

La Tora

Lors des bénédictions du matin nous récitons trois bénédictions spéciales et spécifiques à l’étude de la Tora – ‘’birkot hatora’’. Selon l’us Achkénaz il faudra dire ‘’laasok bédivré Tora’’. Le Taz (O’’H 47-1) explique : voilà que la paracha de Béh’oukotaï ouvre en ces termes « béh’oukotaï téléh’ou » (26-3), vous marcherez dans mes lois. Les Sages du Midrach, rapportés par Rachi, commentent : marcher dans les lois de D’IEU consiste à s’investir grandement dans l’étude de la Tora ‘’chétiyou amélim batora’’ ! La Tora exige qu’on l’étudie avec assiduité et investissement, elle ne s’étudie pas en mode détente. C’est le sens de la bénédiction ‘’laasok’’, se donner fermement à l’étude. Ceci exige encore de ne pas se suffire d’une lecture superficielle des textes, cela demande beaucoup d’efforts et de recherche pour étudier correctement la Tora et découvrir ses messages.

La paracha de Béh’oukotaï qui rapporte toutes les bénédictions promises par D’IEU, ouvre par l’exercice de l’étude investie. C’est bien là la clé de tous les bonheurs !

Lorsque tous les matins nous récitons la bénédiction de la Tora nous nous remémorons que la réussite de notre journée dépend et découle de la réalisation de ce verset « béh’oukotaï téléh’ou ».

« J’ai brisé les barres de votre joug » (26-13). C’est par ces mots que se terminent l’annonce des bénédictions promises par d’IEU, citées dans notre paracha, envers celui qui suit la voie de D’IEU.

De quel joug s’agit-il ? Quel est le sens de cette bénédiction ?

Rav Fridman (Métsouvé Véossé volume I page 162) rapporte la lecture du Yismah’ Moché : le joug dont parle notre verset est celui de notre subsistance matérielle – la parnassa. Effectivement, afin d’atteindre son gagne-pain l’homme se doit de fournir de gros efforts, celle-ci n’est pas chose facile. Notre parnassa nous vient de D’IEU, c’est une évidence, toutefois pour y avoir accès il faut beaucoup travailler. La Tora vient ici nous dire que celui qui oriente ses efforts vers l’accomplissement de la Tora et ses commandements il verra que D’IEU brise les barres du joug de la parnassa et connaîtra d’un grand soutien divin pour subvenir à ses besoins !

L’aide divine qu’on bénéficie dans le domaine de nos besoins matériels et vitaux dépend de notre rapport à D’IEU, ce qui comprend notre direction vers les lieux de l’étude de la Tora et l’accomplissement rigoureux des commandements de la Tora. L’étude de ce sujet est délicate et riche : le lien qu’il y a entre mon rapport à la Tora et ma parnassa. Si tu trouves du temps pour aller travailler n’oublie pas d’en trouver pour aller étudier la Tora. Et, si tu prétextes ne pas avoir le temps pour aller étudier c’est, sans doute, que tu travailles trop…

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