« PESSAH’, la Fête de La Halah’a ! »

par Rav Moché Mergui-Roch Hayéchiva

Dans la PARACHAT VAYAKEL-PEKOUDE, Moshé

Rabbenou rassemble tous les Béné Israël, afin de leur expliquer le Projet divin : construire le Sanctuaire. Ainsi, en cette veille de PESSA’H, il est de notre devoir d’attirer la vigilante attention sur l’importance de l’étude des DINIM, c’est-à-dire les lois de PESSA’H, qui est justement LA FETE DE LA HALAKH’A !

Avant toute considération, il est de notre devoir de reconnaître et de dire « H’azak Hou Baroukh’ ! » à nos épouses, à nos mamans, nos parentes. Elles s’investissent au maximum pour préparer cette belle fête de PESSA’H, dans de très nombreux domaines où les époux et les enfants déjà assez grands doivent aussi apporter leur participation : ménage, propreté, peinture, achats…

Le principe de PESSA’H est qu’il s’agit par excellence de la fête de la HALAKH’A, par l’application des DINIM garantissant que nous pratiquons les bonnes coutumes conformes à la Loi. La première disposition du Choulh’an Haroukh’ relative à PESSA’H concerne le fait que Moshé Rabbenou a institué l’étude les lois de cette fête, trente jours avant qu’elle débute, pour la réussir parfaitement et en conformité. Il est très important de

savoir distinguer les lois, les usages et les sévérités au sein d’un ensemble appelé H’oumra.

Concernant la cachérisation du four, de la vaisselle et de certains appareils ménagers, il est recommandé de consulter un Rav pour vous guider. Il faut se débarrasser du H’amets ou le vendre, mais on ne vend pas les ustensiles. Concernant les médicaments, seuls ceux que l’on prend par voie orale en les faisant fondre sont interdits. Ceux qui s’ingèrent en les avalant ne sont pas interdits. Au sujet des produits de beauté, seul le rouge à lèvre peut poser un problème.

Le point culminant de la fête, la récitation de la HAGGADAH : ce récit au caractère impératif a pour fonction de transmettre aux enfants les valeurs authentiques de la TORAH. La Mitsvah de la Matsa Chémoura, accompagnée des quatre coupes de Délivrance, doit être accomplie dans cette joie particulière qu’est la SIM’HA.

La soirée est clôturée par la cinquième coupe de vin, destinée au prophète ELIYAHOU pour qu’il vienne nous annoncer la venue du MACHIA’H !

Vayakel – Pékoudé – Hah’odech

Par Rav Imanouël Mergui

Cette semaine est un Chabat très particulier,

puisqu’il contient trois paracha !

Vayakel – qui traite du commandement du Chabat et de la construction du sanctuaire.

Pékoudé – qui traite du décompte des éléments apportés pour la construction du sanctuaire et la suite de sa construction.

Hah’odech – qui traite de nouveau mois de nissan qui

arrive et annonce la fête de Pessah’.

Analysons ces trois paracha à travers leur nom pour déguster les messages fantastiques de la Tora>.

Vayakel – c’est Moché qui rassemble les Enfants d’Israël ; C’est la première fois que le peuple d’Israël est appelé ‘’kahal’’ – assemblée. On parle toujours des ‘’enfants’’ d’Israël ou de ‘’âm’’ du peuple. A s’interroger bien évidemment quelle est la faculté d’un kahal ? Le premier verset de la paracha dit ‘’vayakel Moché’’ c’est l’homme Moché qui réunit le peuple. Lorsqu’on parle de peuple on a pour référence le peuple de D’IE mais lorsqu’on parle de kahal on a pour paramètre le maître. Toute réunion du peuple s’inscrit dans une démarche qui relie les hommes à un homme, un maître. Toute réunion détachée de maître n’a pas de sens.

Lorsqu’on relit ce début de verset avec la suite de la paracha il en résulte un message très fort. Tout d’abord les enfants d’Israël vont ici construire un édifice pour que réside parmi eux la Présence Divine : le sanctuaire, cela veut dire que sans maître aucun édifice divin ne peut voir le jour. La présence divine ne se trouve seulement et uniquement lorsqu’il y a un maître qui centralise toutes les énergies. Notons également que le sanctuaire vient corriger la faute du veau d’or, cette faute qui se dessine notamment par le substitut que les Enfants d’Israël ont voulu placer pour remplacer Moché. Cela veut dire que si à la tête du peuple on déchoit les maîtres on se retrouve avec un animal comme guide. La correction de leur faute qui se trame par la construction du tabernacle connaît une condition au préalable celle de reconnaître le Maître qui nous guide. Rachi explique : comment Moché a réuni le peuple ? Les gens du peuple se réunissent en suivant la Parole du Maître ! Poursuivons cette analyse, le verset dit « Moché a réuni toute l’assemblée d’Israël », hommes et femmes, rappelle

le Ramban. Intéressant de constater que le peuple n’est pas appelé ici ‘’peuple’’ mais ‘’assemblée’’. En hébreu le terme employé par le verset est ‘’adat israël’’, nous savons que le terme ‘’adat’’ est de l’étymologie ‘’édoute’’ – témoignage. Cette écoute de la parole du Maître témoigne de notre qualité d’Israël ! Pékoudé – au début de cette paracha Moché va décompter et recenser le total des matériaux offert par Israël pour édifier le tabernacle. La question s’impose, nos Sages nous enseignent que ce qui est compté est pris le mauvais œil ‘’ayin hara’’ et ne peut supporter la bénédiction, pourquoi Moché compte-t- il les éléments du tabernacle ?

Le Sfat Emet de répondre : au Midrach les Maîtres enseignent que Moché dénombre tout pour y imposer la bérah’a. C’est-à-dire, ici, selon notre discours, Moché le maître et guide veut apporter sa bénédiction à l’œuvre qu’Israël s’apprête de réaliser. Le maître ne peut absolument pas apporter le mauvais œil dans l’activité de ses fidèles. Suivre son maître c’est recevoir la pleine bénédiction dans ce qu’on fait. Sans son Rav on ne peut recevoir la bénédiction divine. Pourquoi ? Le Sfat Emet explique que le Rav étant animé de Emouna (foi) rattache tout à D’IEU qui est la source de tout, il ne peut qu’apporter la bénédiction. Intéressant e noter que là où tout le monde apporte le mauvais œil, c’est-à-dire en dénombrant les choses, c’est précisément là que le maître apporte sa bénédiction.

Hah’odech – dans ce passage on rappelle la notion de roch h’odech et de toutes les lois de la fête de Pessah’, fête de la délivrance ! Là aussi le maître est nécessaire tout d’abord pour insuffler sans cesse du renouveau à ses élèves, à ses fidèles. Et ainsi promettre voire apporter la délivrance à Israël, car la guéoula se trouve dans le renouveau et l’élan investi d’Israël. La Tora n’est pas un culte répétitif mais une loi avec son renouveau permanent son h’idouch ! Le propre même de la Tora c’est de rester fidèle à ses commandements et ses us tout en les réalisant chaque fois comme si c’était la première fois avec une nouvelle approche et de nouvelles idées. C’est le message du maître de la Tora : fidèle et en renouveau constant ! C’est ainsi qu’il réunit et porte la bérah’a !

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