« KIDOUCH HACHEM » – par Rav Moché Mergui – Roch Hayéchiva

La TORAH dit (Parachat MIKETS 41-38) : « Paro dit à ses serviteurs (après avoir entendu l’explication de ses rêves par Yossef) en s’exclamant : pourrait-on trouver un homme tel que Yossef, animé par l’esprit de Hachem ? ». Puis Paro s’adresse ainsi à Yossef : « Puisque Hachem t’a fait savoir tout cela, nul n’est clairvoyant et sage comme toi. Tu seras responsable de mon palais et tout mon peuple sera nourri sur ton ordre. Par le trône seulement je serais plus grand que toi. » (Versets 39 et 40).

Paro est impressionné par la modestie de Yossef, qui a répondu (verset 16) : « Loin de moi, c’est Hachem qui donnera la paix au Pharaon ». Le roi d’Egypte est aussi profondément admiratif au sujet de l’explication que Yossef fait de ses rêves. Paro a compris que Yossef est animé de l’esprit d’Hachem et qu’il est ‘Hakh’am Vénavon [sage et clairvoyant]. Alors, il le nomme vice-roi d’Egypte et lui confie la lourde charge d’organiser le pays pour faire face à l’avenir.

Généralement, dans ces circonstances, on enquête sur le passé d’une personne à qui on veut confier un poste important : Est-il irréprochable ? Dans notre cas Yossef a passé douze ans en prison : 10 ans pour une fausse accusation et 2 ans pour avoir manqué de confiance en Hachem. Dès lors, plusieurs questions se posent : -comment expliquer cette décision si hâtive du pharaon ? -pourquoi Paro n’attend-il pas la preuve que l’explication des rêves soit validée ? -peut-être Yossef cherche-t-il à influencer le roi d’Egypte pour qu’il le nomme premier ministre, afin de sortir de la prison ? Paro avait modifié le récit de son rêve, en relatant : je me tenais au bord du fleuve et j’ai fait un double rêve entrecoupé par un réveil en sursaut.

Paro est convaincu que les deux rêves ne font qu’un seul comme il est dit (BERECHIT 41-18) « il raconta SON rêve » au singulier, et les magiciens égyptiens proposèrent deux explications, que pharaon rejeta. Yossef confirme que les deux rêves ne forment en réalité qu’un seul : puisqu’ils sont entrecoupés par un réveil en sursaut, cela signifie que Paro doit prendre conscience de la gravité de l’avenir : il y aura 7 années d’abondance, suivies de 7 années de famine. En parlant, Yossef rectifie le récit de pharaon, qui n’était pas au bord du Nil, mais qui se tenait SUR l’eau du Nil. Cette précision a convaincu Paro de la véracité de l’explication de ses rêves. Paro appelle Yossef : TSAFNAT PANEAH’ [celui qui explique les choses cachées]. Yossef Ha Tsaddik a sanctifié le NOM DIVIN, c’est un KIDOUCH HACHEM, lorsqu’il a conduit Paro à affirmer : « VOICI UN HOMMME ANIMÉ DE L’ESPRIT DIVIN ! »

Où est la lumière ?! par Rav Chalom Méir Wallah’ (Maayan Hamoëd H’anouka page 11)

 Chaque année, à H’anouka, nous fêtons la victoire des Makabim. Essayons de lire l’histoire en ce mettant du côté des Grecs ! Comment les Grecs ont-ils perçu les évènements ? L’autorité grecque a étendu son pouvoir sur tout le monde antique. Mais, à la différence d’autres peuples, les Grecs n’ont pas seulement conquis des terres, ils ont emporté avec eux une certaine évolution et lumière de l’intellectualisme.

Ils excellaient également dans l’art avec le poète Homère, Sophocle le dramaturge et Démosthène l’orateur. Dans la science également ils apportèrent un certain avancement, avec les découvertes d’Archimède, et les lois de Pythagore. Au-dessus de tout ils se sont fait remarquer par la science de l’esprit : Socrate, Aristote, Platon, Diogène. Ces hommes ont réfléchi sur tout et donnèrent leur position philosophique : à propos de la définition de l’humain, sa mission et son bonheur. La création et son sens. Les astres, les matériaux, les éléments de la création. Le monde a été séduit par leur approche et adoptèrent leur culture. Tous, excepté un petit peuple qui se trouvait dans les montagnes de la Judée. Un peuple qui refusa d’adopter la culture grecque. Nous n’avons pas besoin de vos sciences, nous possédons les nôtres : la Tora, ses commandements et ses valeurs de vie. Laissez nous tranquille à notre culture, était le mot d’ordre transmis par ce petit peuple au grand peule grec.

Les Grecs n’en croyaient pas leurs oreilles. Les juifs sont des rebelles et refusent la lumière. Ils les traitaient de peuple obscur, désobéissant à l’évolution. Les Grecs décidèrent de soumettre et contraindre les juifs à accepter leur culture. Ils décidèrent de fermer les lieux d’étude, les Yéchivot et les écoles juives. Ils interdirent aux juifs de pratiquer les commandements de la Tora. Ils transformèrent le Bet Hamidach en lieu d’idolâtrie. Ils bâtirent des gymnases, des stades et organisèrent les olympiades. Les juifs leur paressaient comme des êtres bizarres qui s’entêtent à garder leurs valeurs ancestrales et sont même prêts à mourir pour la foi de leur valeur. Exaspérés par le comportement des juifs, les Grecs leur déclarèrent une guerre.

Les Grecs n’ont rien compris, ils subirent une défaite écrasante, mais ce qu’ils comprennent mois c’est ce refus des juifs d’accepter les lumières qu’ils apportent à l’humanité. Mais si les Grecs savaient ce que nous pensons vraiment d’eux ils seraient abasourdis. Effectivement, lorsque la Tora dès son début nous dit que la terre plongeait dans l’obscurité, le Midrach (Béréchit Raba 2-4) dit l’obscurité du monde c’est Yavan – la Grèce. Là les Grecs crieraient : obscurité vous dites, alors que nous sommes la lumière du monde. Vous les juifs êtes bornés dans vos croyances. Mais nous rions de leur stupidité, effectivement l’homme tout aussi penseur soit-il peut-il comprendre les secrets de la création, peut-il tout comprendre ?! La chose ressemble à un avion qui survole l’océan. Le pilote, assis sur son siège gère ses écrans, et garde le contact avec la tour de contrôle. Soudainement un homme rentre dans le cockpit et demande au pilote de lui expliquer ce qu’il fait. Le pilote se fait un plaisir de raconter à son hôte les différentes manœuvres qu’il effectue.

L’homme lui dit : tu es bête et formaté à gérer ton avion tel qu’on te l’a appris, pourquoi tu ne réfléchis pas un peu par toi-même ?! Il propose même au pilote de lui laisser sa place. Qui est éclairé, et qui est obscur dans cette histoire ?! L’obscurité se trouve chez celui qui pense qu’il est inutile de se soumettre à l’Ordre et pense pouvoir tout gérer par sa pensée. Oui, il y a un côté obscur chez les Grecs, mais Israël allume la lumière, ‘’Tora Or’’ – la Tora est lumière ! parole du roi Chlomo – Michleï 6-23. Ce qui est incroyable dans cette idée développée par le Rav est que là où tout le monde voit de la lumière la Tora y voit plutôt de l’obscurité ! De toute évidence il nous définir correctement définir ce qu’est la lumière et l’obscurité. Cette réflexion nous conduit à la redéfinition des choses ! Tout le monde cherche la lumière mais est ce que tout le monde a défini véritablement cette lumière tant recherchée. Comme dit le Mésilat Yécharim chapitre 3 : le problème de l’obscurité c’est de croire qu’on est dans la lumière, et là on voit le mal en bien et le bien en mal ! L’obscurité abîme notre vue et nous inversons les valeurs… Que les Grecs aient apporté des découvertes sur le monde dans tous les domaines soit, mais cela ne dit pas encore que la lumière soit telle qu’ils la voient !

Le Divin et l’Humain

Le Talmud nous enseigne au traité Chabat 23A ‘’hadlaka ossa mitsva – l’allumage des lumières de H’anouka est la mitsva’’. Si cela a un sens au niveau de la halah’a, le Kédouchat Lévi lui entrevoit un sens d’une autre dimension. Il explique : l’homme doit s’enflammer dans le service divin, c’est cela qu’il doit allumer (c’est-à-dire ‘’lui-même’’). Le Talmud rapporte une autre opinion qui défend l’idée ‘’hanah’a ossa mitsva’’ ce n’est pas l’allumage qui est la mitsva mais le fait de poser la ménora à sa place adéquate.

Le Kédouchat Lévi poursuit : cette thèse fait référence au tsadik qui s’enflamme correctement et non vers des activités futiles, il a trouvé et fait sa place. Cette qualité se nomme ‘’malh’oute’’ la royauté. Celle-ci fait référence à la royauté divine. L’homme doit s’élancer, tel l’allumage des lumières de H’anouka, pour s’orienter vers les hauteurs divines et trouver sa place dans le service divin. L’originalité de ce commentaire veut nous rappeler que tout le travail de H’anouka, qui de prime abord nous rappelle les miracles de la victoire contre les Grecs et également celui de la fiole d’huile, ont un sens plus concret. Cet exercice de l’allumage de la flamme de H’anouka et de sa lumière a pour but de renouer le lien entre D’IEU et l’Homme.

L’homme existe dans ce qui l’élance vers les hauts niveaux de l’existence, telle la flamme qui monte, et doit connaître la même vitalité que le feue t délivrer en l’homme un enthousiasme qui le relie à la royauté divine. Là l’homme trouve la ‘’ménouh’a’’, c’est-àdire le sentiment de poser les valeurs hautes dans les profondeurs de son être. Le schéma est donc hadlaka > ménouh’a > malh’oute, en français cela donne (à peu près) enthousiasme > apaisement > royauté. La beauté de cette idée est de relier l’Être Suprême à l’Être Humain.

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