Par Rav Moché Mergui – Roch Hayéchiva
La Torah dit (Parachat VAYETSE 28-20 à 22) : « YAACOV prononça un NEDER [UN VŒU] en disant : ‘Si HACHEM est avec moi, s’Il me protège dans la voie où je marche, s’Il me donne du pain à manger et des vêtements pour me couvrir ; si je retourne en paix à la maison de mon père, et que l’Et. Soit pour moi D.ieu ; et cette pierre que je viens d’ériger en monument deviendra la Maison de HACHEM, et tous les biens que tu me donneras, je veux t’en offrir la dîme. »
Le verbe LEMOR [en disant] signifie : « le dire aux générations suivantes », c’est-à-dire prononcer un NEDER au moment de la détresse. Le NEDER consiste à accomplir de bonnes actions qui constitueront, avec l’aide de HACHEM, un secours au moment de la détresse. YAACOV AVINOU, notre patriarche, nous en donne l’exemple. A la veille de sa sortie d’ISRAEL pour un exil forcé, YAACOV AVINOU fuit la colère de son frère ESSAV, qui veut le tuer.
Il appréhende aussi sa prochaine rencontre avec LAVAN, qui veut le détruire spirituellement. Il se rend au Mont MORIAH, à l’endroit où ses pères ont prié pour solliciter l’aide de HACHEM. Il s’endort et HACHEM lui parle dans un rêve prophétique, en lui promettant Sa protection (voir dans le même chapitre, les versets 13 à15). A son réveil, YAACOV AVINOU prononce un NEDER, par lequel il s’engage : 1/ « si HACHEM est avec moi », 2/ « s’Il me protège dans la voie où je marche », 3/ « s’Il me donne du pain à manger et des vêtements pour me couvrir », 4/ « si je retourne en paix dans la maison de mon père, alors HACHEM sera pour moi l’ET… ».
Ce NEDER s’inscrit dans le cadre de la MIDAT HA DIN, 5/ « et cette pierre que je viens d’ériger en monument deviendra la Maison d’HACHEM. » Pourquoi YAAKOV AVINOU utilise-t-il la formulation au conditionnel, en faisant précéder chaque phrase de la conjonction SI ? Il n’avait pourtant pas de doute quant à la réalisation de la Promesse divine ! Et pourquoi Yaacov mentionne-t-il le Nom divin de rigueur, alors qu’il se trouve dans une situation doublement dangereuse, à la fois menacé par ESSAV et par LAVAN, et qu’il a besoin de la Faveur divine ? Que signifie l’expression « du pain à manger » ? Quand YAACOV AVINOU promet de donner le MAASSER [la dîme] sur sa richesse, cela semble une évidence !
En réalité, YAACOV AVINOU ne doute absolument pas de la Promesse divine, mais son inquiétude se trouve ailleurs. Il se pose la question de savoir s’il va mériter cette Promesse ! Il s’interroge sur ses propres capacités de résistance et se demande : pourrais-je combattre l’influence néfaste de LAVAN et les mœurs d’un pays hostile au monothéisme ? Le NEDER possède la grande qualité de stimuler le BEN ISRAEL, de le motiver afin de maintenir son engagement à résister aux forces du mal, en disant : J’AI PROMIS : JE DOIS RESPECTER !
Le souhait de YAACOV AVINOU est d’être en bonne santé, d’avoir le strict nécessaire, c’est-à-dire du pain pour manger et des habits pour se vêtir. YAACOV AVINOU demande à revenir en paix dans la maison de son père sans avoir commis de fautes. Son objectif est d’atteindre le plus haut niveau de la Relation avec HACHEM, à savoir la MIDATE HA DIN, sans aucune faveur ! Il désire que le Nom divin repose sur lui du commencement jusqu’à la fin du Parcours, c’est-à-dire, explique RACHI, de rester irréprochable et que tous ses enfants soient fidèles à HACHEM. DONNER LE MAASSER est une chose évidente. Plus grand encore est le fait de reconnaître que toute sa réussite est entièrement due à la Volonté divine !
HAKADOSH BAROUKH’ HOU soutient toujours celui qui s’engage, même au moment de la détresse, à lui de rester fidèle par le NEDER.
