« fais monter ton fils en holocauste » par Rav Moché Mergui-RochHayéchiva

La TORAH dit (PARACHAT VAYERA 22- 4 et 5) : « Au troisième jour, Avraham leva ses yeux, il vit l’Endroit [MAKOM]de loin. Avraham dit à Ichmaël et Eliezer : Restez ici à côté de l’âne (…) ».

RACHI explique : « au troisième jour » signifie : les trois jours de réflexion pendant lesquels Avraham Avinou eut le temps de mûrir l’Ordre divin ainsi énoncé au verset 2 : « Fais monter ton fils unique en Holocauste (…). »

Il vit l’Endroit de loin et le reconnut par la Nuée qui planait sur la montagne. En hébreu, le mot Endroit est un Nom d’HACHEM : MAKOM. Avraham vit le MAKOM, c’est- à-dire HACHEM de loin, et il se demandait : qu’est-ce que HACHEM attend de moi ! Lorsqu’on se situe au loin, ce que l’on voit n’est pas précis. Avraham Avinou avance alors courageusement vers la montagne, il se rapproche d’Hachem afin de voir,comprendre et agir.

Le MIDRASH RABA (5-2) expose qu’Avraham Avinou questionna ainsi son fils Yts’hak : « Est-ce que tu vois ce que je vois, est-ce que tu vois avec les yeux de ton esprit que je suis confronté à une épreuve ? Oui ! répondit Yts’hak, il s’agit d’un ordre énigmatique. »Avraham Avinou pose alors cette même question à Ichmaël et Eliezer, qui répondent : « Non ! On ne voit rien, c’est-à- dire on ne comprend pas qu’il s’agit d’un ordre énigmatique. » Alors Avraham Avinou répondit : « Restezici à côté de l’âne, vous ne pouvez pas avancer, comme l’âne qui ne peut plus progresser, c’est-à-dire vous ne pouvez pas voir la suite. »

Chemin faisant, Yts’hak avait compris qu’il s’agissait d’accomplir la Volonté divine. Il s’adressa à son père et dit (verset 7) : « Mon père ! Il répondit Me voici ! » Et Yts’hak reprit : « Voici le feu et le bois, mais où est donc l’agneau de l’holocauste ? La réponse d’Avraham Avinou, au verset suivant, est mystérieuse : « HACHEM verra Lui- même l’agneau de l’holocauste – mon fils ! » RACHI explique : « Hachem verra et choisira. »

Avraham Avinou ne pouvait pas affirmer tel quel : ‘c’est toi l’agneau mon fils’, parce qu’il s’agissait de son interprétation personnelle de l’Ordre divin : « Fais le monter en holocauste. » C’est HACHEM qui verra et choisira entre toi, si tu es d’accord, et l’agneau. »

Le verbe VOIR [Yiré] est ensuite repris par HACHEM en disant (verset 12) : « Car désormais, Je sais que tu crains Hachem. » La racine de Yiré est la même que « Vayare » : voir, car HACHEM adresse un compliment à Avraham Avinou en lui disant : « Tu as compris le fond de la Parole divine, tu t’es rapproché de l’Endroit, du MAKOM, de MOI

! Et tu as accompli cela en étant prêt à mettre en application ton interprétation personnelle de l’Ordre divin : « fais-le monter en holocauste ! »

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