« Une Techouva Parfaite » par Rav Moché Mergui-Roch Hayéchiva
A propos de YOM KIPPOUR, la TORAH dit : (VAYIKRA 16-30) : « Car en ce jour, il obtiendra la réparation pour vous, pour vous purifier de toutes vos fautes, devant HACHEM vous serez purifié ». Pour obtenir la purification de ses fautes, la personne doit se présenter devant HACHEM et demander pardon. Rabi Eléazar ben Azaria enseignait : les fautes qui sont commises devant HACHEM sont pardonnées le jour de KIPOUR, mais pour les fautes commises vis à vis de son prochain, il faut solliciter le pardon d’autrui. Pour obtenir le pardon, il est impératif de reconnaître sa faute ou son infidélité. Il s’agit de la grande Mitsvah de la TECHOUVA. Comment peut-on effectuer une Techouva sans connaître la TORAH et ses Mitsvoth, les lois du Chabbat, de la cacherout, de la pureté familiale ?… Dans la AMIDA que nous récitons chaque jour, nous implorons HACHEM : « Notre Père ! Ramènenous à la connaissance de Ta TORAH. Notre ROI, rapprochenous de ton service, ainsi nous reviendrons vers TOI en un repentir parfait : BITECHOUVA CHELEMA. Béni sois-Tu Hachem qui souhaite le repentir [la Techouva]. » Le pardon ne se limite pas seulement à reconnaître sa faute, mais nécessite aussi de s’engager dans la voie du de la TECHOUVA, en prenant la résolution de développer ses connaissances, afin de comprendre la Volonté divine. Cet objectif peut se réaliser en commençant par prendre l’engagement de lire, voire d’étudier la Paracha de la semaine, et de se fixer un programme pour la connaissance des lois du CHABBAT, et ainsi de suite progressivement. Seule l’Etude de la Torah conduit l’homme à une TECHOUVA PARFAITE.
Le bon oeil – Rav Emmanuel Mergui
Nous avons vu, inspiré des propos du roi Chlomo, le bon œil apporte la Bénédiction. Voyageons dans les textes de nos Maîtres pour mieux saisir ce qu’est un bon œil ! Si de prime abord il nous semble que ce bon œil est le regard que nous portons sur l’autre, Rabénou Ovadya de Barténoura nous rappelle qu’il s’agit automatiquement du regard que j’ai sur moi. Il explique : le bon œil est celui qui se suffit de ce qu’il a, ne recherche pas des choses superflus dans sa vie, et ne jalouse point les biens d’autrui. En d’autres termes le regard que je porte sur l’autre découle du regard que j’ai sur moi-même. Celui qui vit dans l’insuffisance est automatiquement attiré par ce que l’autre possède. Le bon œil consiste donc à apprécier ce que nous avons afin de ne pas porter l’œil sur l’autre. L’insatisfait est jaloux. Rav Chilo ben david (Avot Hamichna Hamah’kima) pousse l’idée se référant au commentaire de Rabénou Yona (Chaarei téchouva 1-18), le bon œil ne consiste pas seulement à ne pas regarder ce que l’autre a pour ne pas en être jaloux mais c’est bel et bien voir ce qu’il a pour se réjouir pour l’autre de ce qu’il a ; les tsadikim ventent les qualités qui se trouvent chez les autres, les réchaim ne cherchent que le défaut des autres et ce même s’ils les ont corrigés. Rav Méir H’adah disait : il ne suffit pas d’apprendre les lois de la médisance pour savoir quand est-il interdit de médire et quand est-il permis de médire, il faut davantage apprendre à ne pas voir de mal chez l’autre ! Un parent aime son enfant et même si on venait à lui dire du mal sur son enfant il aurait du mal à le croire, c’est cette même relation que nous devons avoir sur les autres : ne voir que du bien. Rabi H’aïm Kanievsky disait : celui qui ne voit que du bien chez les autres fini par être aimé de tous. D’IEU nous a donné deux yeux l’un pour constater nos défauts et l’autre pour ne voir que le bien de l’autre ! On peut dire encore que nos deux yeux nous ont été donné pour ne voir que le bien et chez soi et chez les autres… Mais le yetser hara dans sa ruse nous conduit à ne voir que nos qualités d’un oeil et de l’autre uniquement ce qui ne va pas chez l’autre. Nous apprécions mieux les propos du Pélé yoets qui écrit : alors que le verset dit que celui qui a un bon œil est béni ‘’yévora’h’’, on peut lire ‘’yévare’h’’ il bénira les autres, nous devons bénir l’autre pour ne lui souhaiter que des bénédictions ainsi on devient la source de bénédictions de l’autre, c’est là une belle mitsva de bénir tout le monde. Celui qui est animé d’un bon œil est automatiquement tout le temps joyeux, il ne voit rien de négatif, tout va toujours bien. Lorsqu’on interrogea Rav Galinsky comment était-il toujours joyeux et avait toujours un mot d’humour pour encourager tout le monde, alors que luimême avait connu des atrocités durant la shoa ? Il répondit : je suis petit de taille par conséquent je ne vois que la partie remplie du verre ! Rabénou Yona relie également le bon œil à la joie de notre part. De toute évidence celui pour qui la vie n’a d’autre sens que le matérialisme il aura beaucoup de mal à acquérir un bon œil, il ne sera jamais satisfait de ce qu’il a et ne regardera seulement ce qu’il n’a pas, note Rav Choulam (Avot Oubanim). Notre grand maître Rabénou Ovadya Yossef (Anaf Ets Avot) rappelle l’enseignement du Talmud au traité Baba Batra 9b : celui qui donne la tsédaka au pauvre est béni de six bénédictions et si en plus de ce qu’il lui donne il l’apaise dans ses propos il reçoit dix-sept bénédictions (valeur numérique du mot tov) (voir dans le commentaire où le Rav énumère ces dix-sept bénédictions !).